la crypto pour tous
Rejoindre
A
A

MiCA ne suffit pas : L’Europe prépare une nouvelle régulation DeFi dès 2026

13h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Mikaia A.
S'informer DeFi

L’Europe adore les règles. Et elle ne fait pas semblant. Après MiCA, son arsenal juridique crypto se renforce. À l’horizon 2026, une vague réglementaire vise cette fois la finance décentralisée. Cette annonce met les acteurs crypto en alerte. Car derrière les mots « régulation de la DeFi », se cache un flou législatif inquiétant. Un vide où chaque ligne de code pourrait devenir un risque juridique.

Individus apeurés sur fond de paysage européen mettant en avant une horloge et la date 2026

En bref

  • L’Union européenne prévoit une régulation ciblée de la DeFi dès 2026, sans définition claire.
  • MiCA II est abandonné, mais des révisions législatives partielles continueront à combler les vides.
  • Il prévoit des obligations alarmantes pour les développeurs et les plateformes décentralisées.
  • Le cadre légal pourrait assimiler la DeFi à une menace institutionnelle sous couverture réglementaire.

La secousse juridique de 2026 dans l’univers crypto

L’Union européenne s’apprête à secouer l’écosystème crypto avec une régulation ciblée de la finance décentralisée. Jusqu’ici, MiCA encadrait tokens, prestataires et stablecoins. Mais il n’intégrait pas la DeFi, volontairement laissée dans une zone grise. Cette fois, Bruxelles veut combler le vide.

À partir de 2026, les institutions commenceront à définir juridiquement la notion de « décentralisation ». À ce jour, aucun texte n’en donne de définition claire. Le Recital 22 de MiCA reconnaît que les plateformes « pleinement décentralisées » échappent à son champ d’application. Pourtant, cette exception soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.

Capture d'écran d'une partie du manuel de lutte contre le blanchiment d'argent de l'EUCI
Le manuel de lutte contre le blanchiment d’argent. Source : EUCI

La Commission européenne prévoit donc une évaluation du cadre tous les 12 à 18 mois. Cette cadence augure une série d’ajustements législatifs. Le but ? Assurer que les plateformes DeFi répondent à des exigences de transparence et de sécurité, comparables aux acteurs centralisés. Mais à quel prix ?

Le coût pourrait être lourd pour les développeurs open source. Si un protocole DeFi devient assimilable à un fournisseur de services financiers, alors il pourrait être soumis à des obligations de type KYC, audit, voire capital minimum. Une idée qui heurte l’éthique cypherpunk de l’écosystème crypto.

MiCA II : une idée enterrée ou une résurrection déguisée ?

Christine Lagarde en a rêvé. MiCA II devait renforcer le filet réglementaire autour du staking, du lending et de la finance programmable. Pourtant, en 2025, cette ambition semble rangée au placard.

« Vous avez peut-être entendu parler d’un MiCA II. Ce n’est pas à l’ordre du jour », a affirmé Marina Markezic, directrice de l’EUCI. L’exécutif européen préfère opter pour des amendements législatifs ciblés. Résultat : pas de nouveau texte fondateur, mais un empilement de règlements spécifiques, souvent moins débattus publiquement.

Ce choix est politique. Après le krach de FTX, l’Europe voulait éviter de paraître passive. La BCE a crié au scandale, arguant qu’un MiCA global aurait pu éviter le fiasco. 

Avec un MiCA mondial, le crash de FTX n’aurait pas eu lieu.

Stefan Berger, rapporteur du texte

Mais cette posture cache une réalité : réguler un système décentralisé comme s’il s’agissait d’une banque ne fonctionne pas. En supprimant MiCA II, Bruxelles évite d’entrer dans un conflit direct avec les communautés crypto. Mais elle prépare dans l’ombre des lois plus incisives, sans les appeler ainsi.

Le vrai danger : le contrôle masqué d’une infrastructure rebelle

Ce que personne ne dit haut et fort : la régulation de la DeFi pourrait devenir une arme politique. Le PDF du règlement MiCA de 2023 évoque des obligations de reporting et de traçabilité imposables à tous les acteurs techniques. Y compris les développeurs d’un simple smart contract.

Dans les coulisses, des options inquiétantes sont évoquées :

  • Imposer une responsabilité légale aux auteurs de code, même sans rôle opérationnel ;
  • Interdire les pools de liquidité anonymes sous prétexte de lutte contre le blanchiment ;
  • Assimiler les DAO à des sociétés non enregistrées, exposant leurs membres à des poursuites ;
  • Forcer la KYC sur toutes les interfaces, même décentralisées ;
  • Criminaliser la contribution à certains projets si jugés « non conformes ».

Ce glissement progressif du droit européen vers une surveillance renforcée transforme la promesse d’émancipation crypto en cauchemar administratif. De quoi réveiller les vieux démons du Big Brother fiscal.

Et si l’arme fatale se tournait vers le bitcoin ? Un scénario longtemps jugé improbable devient plausible. Certains textes en discussion à Bruxelles laissent entendre que le bitcoin, en tant qu’actif non émetteur, pourrait être exclu des exemptions de MiCA. Il pourrait bientôt devenir illégal en Europe. Si ses usages deviennent indétectables ou non traçables, il pourrait être banni. Et quand la liberté financière devient un risque juridique, alors tout l’esprit de la crypto est remis en cause.

Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.



Rejoindre le programme
A
A
Mikaia A. avatar
Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.