Moody’s abaisse la note de crédit des États-Unis pour la première fois depuis 1919

Les guerres commerciales et les coupes budgétaires annoncées ont-elles réellement amélioré la santé économique des États-Unis ? Le discours grandiloquent de Donald Trump cache-t-il une incapacité à enrayer la dégradation financière du pays ? Moody’s a abaissé la note souveraine américaine, signe que les chiffres ne mentent pas. Cet indicateur essentiel révèle que la vitesse des réformes ne suit pas celle des dégâts économiques. La question se pose : le président est-il un vrai magicien ou un simple illusionniste face à l’effondrement de l’économie américaine ?

Moody’s dégrade les États-Unis : un signal d’alarme pour l’économie mondiale

Le 16 mai 2025, Moody’s a abaissé la note souveraine des États-Unis, passant de « Aaa » à « Aa1 ». Ce déclassement, le dernier parmi les grandes agences de notation, marque une étape historique. Il traduit la perte de confiance face à une dette jugée trop lourde et à des déficits persistants. Moody’s souligne : 

Les administrations américaines successives et le Congrès n’ont pas réussi à inverser la tendance des déficits budgétaires annuels et des coûts d’intérêts croissants. 

Cette dégradation n’est pas seulement symbolique. Elle alerte les investisseurs et pourrait renchérir le coût de financement des États-Unis. Cette hausse pourrait se répercuter sur l’ensemble de l’économie mondiale, dont le dollar reste le pilier. En outre, ce signal fragilise la position américaine comme leader économique mondial, jetant une ombre sur la crédibilité du pays. 

Stephen Moore, proche de Trump, critique vivement cette décision, qualifiant l’abaissement de la note de « scandaleuse ».

Les marchés ont réagi par une hausse des rendements des bons du Trésor, reflétant la nervosité ambiante. Le défi est de taille : conjurer cette spirale avant qu’elle ne freine durablement l’économie américaine et mondiale.

Dette américaine : un fardeau qui menace la stabilité économique

Le poids de la dette américaine est au cœur des inquiétudes. Actuellement, la dette fédérale dépasse les 36 000 milliards de dollars. Moody’s prévoit qu’elle atteindra 134 % du PIB d’ici 2035, contre 98 % en 2024. Cette explosion s’explique par des déficits croissants, la hausse des dépenses obligatoires, notamment les intérêts, et des recettes fiscales qui stagnent.

Le rapport précise que la charge des intérêts passera de 18 % des revenus fédéraux en 2024 à près de 30 % en 2035. Ce poids alourdit le budget et limite la marge de manœuvre pour des politiques économiques audacieuses. De plus, si la prolongation des baisses d’impôts de 2017 est confirmée, elle pourrait creuser davantage les déficits, ajoutant près de 4 000 milliards de dollars sur dix ans.

Ces chiffres traduisent une économie américaine de plus en plus asphyxiée par sa dette. En conséquence, la capacité à investir dans la croissance, l’innovation et la compétitivité est remise en cause. Cette tendance pourrait entraîner une dégradation progressive du niveau de vie et une fragilisation des institutions économiques américaines.

Économie américaine aujourd’hui : tensions et perspectives d’avenir

L’économie américaine traverse une période délicate. La guerre commerciale initiée par Trump, avec ses tarifs douaniers, a créé des tensions qui perturbent les chaînes d’approvisionnement mondiales. Par ailleurs, les coupes budgétaires visent à réduire les dépenses publiques, mais leur impact est incertain.

L’incapacité à stabiliser la dette alimente les inquiétudes. Les efforts pour réduire les déficits butent sur des oppositions politiques et des contraintes structurelles. La fragilité du système financier s’en ressent, notamment avec la hausse des taux obligataires. Ce contexte génère une atmosphère d’incertitude pour les entreprises et les consommateurs.

• Dette fédérale : 36 000 milliards de dollars (2025) ;
• Ratio dette/PIB : 98 % en 2024, prévu à 134 % en 2035 ;
• Charge des intérêts : 18 % des revenus en 2024, 30 % prévue en 2035 ;
• Impact fiscal des baisses d’impôts : +4 000 milliards sur dix ans ;
• Inflation prévue : 2,9 % en 2024.

Face à ces défis, des voix s’élèvent pour plaider une alternative aux simples coupes budgétaires. Parmi elles, le bitcoin gagne en popularité comme valeur refuge, et outil de diversification. Donald Trump lui-même semble accorder une attention particulière à cette nouvelle donne, ce qui pourrait influencer la stratégie économique des années à venir.