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Qu’est-ce qu’un stablecoin ?

ven 15 Oct 2021 ▪ 8 min de lecture ▪ par Rédaction CT

Il n’existe pas de définition classique, unanime et généralement admise pour les stablecoins. Pour savoir de quoi il s’agit, il faut partir du concept des cryptomonnaies. Les cryptomonnaies sont des actifs numériques qui sont créés dans le but de développer un écosystème financier qui échappe au contrôle des institutions classiques comme les banques. Seulement, les cryptomonnaies sont volatiles. Leurs cours montent et baissent… sans donner de préavis !

Les stablecoins, eux, ne suivent pas le même mode de fonctionnement que les cryptomonnaies. Bien sûr, ce sont des actifs numériques – donc des cryptomonnaies – mais ils ne sont pas volatiles. Adossés à d’autres éléments comme les monnaies fiduciaires, les matières premières et d’autres devises électroniques, les stablecoins restent stables. Leur cours ne varie (presque) pas.

Comment cela est-il possible ? La réponse est toute simple et se trouve au niveau de la ligne précédente : les stablecoins s’appuient sur d’autres devises numériques. Expliquons-nous.

Comment les stablecoins fonctionnent-ils ?

Pour qu’un stablecoin conserve sa valeur sur le long terme, plusieurs facteurs entrent en jeu. En fait, chaque projet définit la stratégie qui lui convient le mieux. Par conséquent, toutes les méthodes ne présentent pas les mêmes avantages et les mêmes inconvénients.

Le stablecoin basé sur la monnaie fiduciaire

La méthode la plus courante est celle du stablecoin qui s’appuie sur une monnaie fiduciaire. En général, cette monnaie fiduciaire, c’est soit l’euro (€) soit le dollar ($). Cependant, d’autres devises peuvent aussi être utilisées, notamment le yen japonais. Quoi qu’il en soit, quelle que soit la devise mise à profit, le mode d’action reste presque le même.

Prenons un exemple concret pour illustrer. Prenons le cas d’un stablecoin qui s’appuie sur le dollar. Pour chaque pièce émise, l’émetteur dit détenir 1 $ correspondant sur un compte en banque. De cette façon, il assure que l’entreprise peut échanger de la monnaie classique correspondante contre le stablecoin et inversement. Dans de rares cas, certains projets peuvent s’appuyer sur plusieurs monnaies fiduciaires. Tout dépend de leurs caractéristiques.

Les stablecoins qui s’appuient sur les matières premières

Les stablecoins peuvent aussi s’appuyer sur les matières premières. Généralement, les matières privilégiées sont l’or, le pétrole, le diamant et l’argent. Le fonctionnement est identique à celui des stablecoins qui s’appuient sur des monnaies fiduciaires. Chaque token est soutenu par une unité donnée correspondante.

Ici aussi, nous prendrons un exemple. Illustrons nos propos avec Digix Gold. Il s’agit d’un stablecoin qui considère que chaque gramme d’or équivaut à un token DGX. Ainsi, il existe un équilibre au niveau du prix de l’actif numérique. Dans le même temps, l’or est détenu sous forme de réserve en lingots. Cela permet aux lingots d’être audités et certifiés par un tiers de confiance.

Les stablecoins sans collatéral

Certains stablecoins ne prennent appui ni sur des monnaies fiduciaires ni sur les matières premières. On dit qu’ils sont sans collatéral. Dans leur cas, c’est un smart contract qui se charge de la production monétaire. Cette démarche permet de s’assurer que la valeur du stablecoin reste stable. Concrètement, comment cela fonctionne ? Le smart contract rachète les cryptomonnaies en circulation lorsque le prix est trop bas. Ensuite, il en émet de nouveaux lorsque le prix monte.

Avec les stablecoins sans collatéral, il est relativement difficile de prédire l’avenir. En effet, si certains projets ont connu du succès, d’autres ont échoué en raison des difficultés rencontrées vis-à-vis des mesures des régulateurs. Le projet Basis en constitue une preuve. Il était censé reposer sur un système de trois tokens : l’un stable et les deux autres servant à équilibrer son prix. Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu. Conséquence : le projet est mort !

À présent que l’on comprend correctement le mode de fonctionnement des stablecoins, on peut se poser deux questions. La première, c’est la suivante : pourquoi les stablecoins ont-ils été créés ? Une autre question vient ensuite à l’esprit : qui est derrière les stablecoins ? Voici nos réponses.

Pourquoi les stablecoins existent-ils ?

Plusieurs motifs justifient l’existence des stablecoins. Le premier, c’est la nécessité de réduire la volatilité des actifs numériques. Puisqu’ils suivent la valeur d’autres actifs, théoriquement, ils sont plus stables que ces derniers. Mais ils peuvent aussi servir de moyens pour les traders qui souhaitent se protéger des mouvements du marché.

Les frais de conversion des cryptomonnaies en monnaies fiduciaires sont généralement élevés. Ils peuvent nécessiter un investissement considérable. Heureusement, les stablecoins aident à réduire ces frais. En effet, ils permettent d’éviter de faire une conversion directe des monnaies électroniques en monnaies fiduciaires. Cela permet de réaliser des économies considérables.

Une dernière raison pour laquelle les stablecoins existent, c’est qu’ils servent à réduire la taxation. Puisqu’il n’y a pas de conversion qui est effectuée vers une monnaie fiat, les stablecoins aident à diminuer les frais. Cela dit, tout dépend des règles des différents pays.

Qui émet des stablecoins ?

Au cours des dernières années, le marché des stablecoins a été pris d’assaut par de nombreux acteurs. D’un côté, il y a les entreprises privées qui prennent de bonnes initiatives. Par exemple, la banque JP Morgan a lancé le JPM Coin.

Ce projet a pour but de permettre une accélération des transactions réalisées à l’international. Il se présente alors comme un concurrent direct au système SWIFT qui est actuellement le plus utilisé. Dans la foulée, rappelons qu’il y a le projet Libra développé par Facebook. Il est censé être soutenu par un panier de monnaies fiduciaires : le dollar, l’euro, la livre sterling, le dollar de Singapour et le Yen.

Si les stablecoins nés d’initiative d’entreprises privées sont avantageux, ils présentent cependant une limite. Dans la majorité des cas, ils entrent peu en résonnance avec les idéaux de décentralisation relatifs aux cryptomonnaies. C’est d’ailleurs pour résoudre ce problème que des stablecoins visant une plus grande décentralisation, mais s’arrimant au dollar, ont vu le jour. C’est le cas du projet MakerDAO.

En dehors des entreprises privées, de plus en plus de projets étatiques de cryptomonnaies voient le jour. Plusieurs États, comme la Chine et les États-Unis souhaitent tirer profit des avantages qu’offrent les stablecoins. Toutefois, dans le même temps, d’autres États craignent de voir leur souveraineté monétaire s’effriter. Enfin, à une plus grande échelle, il faut souligner que l’Europe réfléchit à la possibilité de créer une forme d’euro numérique.

Les stablecoins sont des cryptomonnaies dont le fonctionnement est très différent de celui des actifs numériques classiques. Alors que ces derniers voient leur cours varier en fonction de l’évolution du marché, les stablecoins, eux, restent stables. Leur valeur ne change (presque) pas, car ces actifs sont arrimés soit à des cryptomonnaies, soit à des matières premières, soit à des monnaies fiduciaires.

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