Real Finance lance son MVP : Une blockchain conçue pour les actifs réels institutionnels

La startup Real Finance dévoile une infrastructure layer-1 dédiée aux RWA, soutenue par Wiener Privatbank et conçue pour résoudre le « trilemme » sécurité-décentralisation-conformité.

Real Finance a annoncé, le 6 octobre 2025, le lancement imminent de son produit minimum viable (MVP), une blockchain layer-1 spécifiquement conçue pour la tokenisation des actifs réels (RWA). Le projet, soutenu par la banque autrichienne Wiener Privatbank, vise à créer un pont entre les marchés financiers traditionnels évalués à plusieurs milliards de dollars et l’écosystème DeFi, en fournissant une infrastructure répondant aux exigences réglementaires et opérationnelles institutionnelles.

Selon l’annonce officielle publiée sur les canaux du projet, Real Finance se positionne comme une solution intermédiaire entre blockchains publiques généralistes et infrastructures privées, intégrant des mécanismes de validation hybrides et des garanties de conformité intégrées nativement au protocole.

Le « trilemme RWA » : Sécurité, décentralisation et conformité

Le projet prétend résoudre ce qu’il nomme le « trilemme RWA », un compromis structurel auquel font face la plupart des projets de tokenisation d’actifs réels : garantir simultanément la sécurité (protection des fonds et des données), la décentralisation (résistance à la censure et à la capture réglementaire) et la conformité réglementaire (respect des cadres KYC/AML, traçabilité institutionnelle).

Real Finance propose une architecture de validation duale :

• Validateurs techniques traditionnels, chargés de sécuriser le réseau et de produire les blocs, comme sur toute blockchain proof-of-stake.
• Validateurs business, entités autorisées chargées de vérifier la fidélité des données hors chaîne, la conformité réglementaire des actifs tokenisés et l’exactitude des informations transmises aux contrats intelligents.

Cette dualité vise à assurer que les actifs tokenisés (obligations, créances, immobilier, crédits carbone, etc.) respectent en permanence les normes légales et comptables applicables, tout en conservant les avantages de transparence et d’immuabilité propres aux registres distribués.

Un partenariat bancaire et des alliances stratégiques

Le projet s’appuie sur Wiener Privatbank, une banque privée autrichienne régulée, qui apporte sa licence bancaire et son expertise en gestion d’actifs. Ce partenariat vise à faciliter l’intégration avec les systèmes classiques de règlement livraison (SWIFT, TARGET2, Euroclear) et à rassurer les investisseurs institutionnels sur la légitimité juridique des tokens émis.

Real Finance évoque également un partenariat avec Experian, agence mondiale d’évaluation de crédit et de vérification d’identité, suggérant une intégration native des solutions KYC/AML directement au protocole. Cette approche pourrait réduire les frictions opérationnelles pour les émetteurs d’actifs souhaitant se conformer aux réglementations européennes (MiCA, DORA) ou américaines (SEC, FinCEN).

À ce jour, aucun détail financier concernant les montants levés ou les valorisations n’a été rendu public.

Un fonds de secours pour les défaillances système

Parmi les mécanismes de sécurité annoncés figure un fonds de secours, un fonds de garantie alimenté par une partie des frais réseau. Ce fonds serait mobilisé en cas de défaillance d’un validateur business, d’erreurs sur les données hors chaîne ou de vulnérabilités techniques critiques.

Ce type de mécanisme, inspiré des fonds de garantie traditionnels (FDIC, FGDR), reste rare dans l’écosystème crypto où les pertes sont généralement supportées par les utilisateurs, et pourrait constituer un argument commercial pour les gestionnaires d’actifs institutionnels, particulièrement sensibles aux questions de responsabilité fiduciaire.

Cependant, les modalités précises (gouvernance du fonds, seuils d’intervention, montants disponibles) n’ont pas encore été détaillées.

Pourquoi une blockchain dédiée aux RWA ?

L’essor des actifs réels tokenisés constitue un des axes prioritaires de développement de l’industrie blockchain depuis 2023. Selon les estimations du Boston Consulting Group et du Forum Économique Mondial, la tokenisation des actifs traditionnels pourrait représenter 16 000 milliards de dollars d’ici 2030, portée par la demande institutionnelle pour des instruments plus liquides, fractionnables et programmables.

Real Finance se différencie en construisant une chaîne souveraine, avec un consensus adapté à la conformité réglementaire dès la conception, plutôt que de s’appuyer sur des couches additionnelles (oracles, ponts, middleware) ajoutées à une infrastructure généraliste.

Ce que cela change pour l’écosystème et les utilisateurs

Si le projet tient ses promesses techniques et réglementaires, Real Finance pourrait faciliter :

• Un accès fractionné aux actifs illiquides (immobilier commercial, private equity, obligations d’entreprise), avec règlement instantané et transparence des transactions.
• Une réduction des coûts intermédiaires (dépositaires, agents de transfert, chambres de compensation), par automatisation partielle via des smart contracts.
• Une interopérabilité avec la DeFi (prêt/emprunt, yield farming), sous réserve de compatibilité technique avec les standards EVM ou IBC.

Lancement imminent, détails techniques encore attendus

Real Finance n’a pas précisé de date exacte de déploiement du MVP, ni communiqué sur les spécifications techniques (mécanisme de consensus utilisé, débit transactionnel, compatibilité avec normes existantes, langage des smart contracts).

Le projet invite les parties prenantes à suivre les annonces via son site officiel et son canal Telegram.

Des pilotes avec émetteurs d’actifs et institutions financières pourraient être annoncés prochainement, permettant d’évaluer la faisabilité opérationnelle et la pertinence réglementaire de cette architecture hybride.

Real Finance ambitionne de devenir une infrastructure de référence pour la tokenisation institutionnelle, en offrant une blockchain native dédiée aux RWA, soutenue par des acteurs financiers régulés et dotée de mécanismes intégrés de conformité. Le lancement du MVP constituera une étape décisive dans l’évaluation de la viabilité technique et commerciale de cette approche, dans un secteur en pleine structuration réglementaire.

La Rédaction C.

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