Sam Bankman-Fried de FTX prend des parts chez Robinwood

Acheter pendant la crise a toujours été une règle de base en matière d’investissement. Sauf qu’entre cette belle théorie et la pratique, il y a généralement un grand fossé. D’autant que l’état actuel des marchés financiers a forcé beaucoup d’investisseurs à se montrer prudents. Celui qui continuera cependant à appliquer la règle des acquisitions pendant le creux, c’est Sam Bankman-Fried, le PDG de l’exchange FTX. Il a acquis une participation de 7,6 % dans la plateforme d’investissement Robinhood.

Un investissement personnel

Le fondateur et PDG de FTX, Bankman-Fried a acheté environ 56 millions d’actions de Robinhood, selon un récent dépôt réglementaire, pour un coût d’environ 648 millions de dollars. L’achat a été effectué par l’intermédiaire d’Emergent Fidelity Technologies, une société constituée à Antigua-et-Barbuda, selon le document. Bankman-Fried est le propriétaire majoritaire d’Emergent. Les actions étaient évaluées à quelque 605 millions de dollars à 15 h 45 (CET) vendredi, soit une hausse d’environ 25 % par rapport à la veille, mais toujours moins que le prix qu’il a payé.

FTX sur la même lancée

L’acquisition de ces parts est faite à titre personnel, sans implication de la bourse que Sam Bankman-Fried dirige. Cependant, il ne faut pas croire que la ligne d’investissement de FTX est radicalement différente de la vision de son PDG. En effet, Sam Bankman-Fried a déclaré que FTX pourrait participer à la vague de fusions et d’acquisitions à venir, selon ses prévisions. En effet, dans une interview récente avec Blockworks, il a déclaré que les conditions de marché difficiles dans l’espace des actifs numériques pourraient déclencher une vague de fusions et acquisitions. Et si cette vague arrive, il faut s’attendre à voir FTX surfer dessus. « Il va y avoir une tonne de fusions et d’acquisitions », a-t-il déclaré, ajoutant qu’« il ne serait pas choquant » que FTX rachète une partie des activités des bourses qui se réduisent.

De toute façon, FTX est déjà sur cette lancée de développement à travers l’acquisition. L’année dernière, la filiale américaine de FTX a acheté LedgerX, une bourse de contrats à terme et d’options sur devises numériques, afin de proposer des dérivés de cryptomonnaies à sa base d’utilisateurs américains. Plus récemment, FTX a révélé en février qu’elle était sur le point d’acquérir l’entreprise fintech Liquid Group afin de s’adapter aux lois japonaises sur le trading de cryptomonnaies.

Du côté de Robinwood, le porte-parole de cette société n’a pas voulu faire des commentaires, mais l’on retrouve bien son opinion sur son fil d’actualité de Twitter. « Nous redoublons d’efforts pour créer une entreprise multigénérationnelle où les clients peuvent construire une richesse pour leurs générations », disait le tweet. « Bien sûr, nous pensons aussi que c’est un investissement intéressant. Nous avons la meilleure base de clients, nous introduisons d’excellents nouveaux produits, et nous avons l’équipe pour livrer. »

Robinhood a déclaré une perte nette de 392 millions de dollars au premier trimestre, car les revenus nets de la société se sont élevés à 299 millions de dollars au cours du premier trimestre de 2022, contre 522 millions de dollars au premier trimestre de 2021. Les revenus basés sur les transactions ont été de 218 millions de dollars, soit environ la moitié de ce qu’ils étaient à la période de l’année précédente. Les transactions en cryptomonnaies ont représenté 54 millions de dollars de ces revenus, contre 88 millions de dollars au premier trimestre de 2021.

En dépit de ce bilan de Robinhood, dû au moins en partie à l’état général du marché, l’acquisition de parts par Bankman-Fried montre une certaine confiance de l’investisseur dans les possibilités de reprises du marché et de l’amélioration des cours des cryptomonnaies.

Source : Blockworks