Stablecoins et ETF en plein boom : Citigroup veut sa part du marché crypto
La peur de se brûler les ailes sur le marché crypto se dissipe lentement, mais sûrement. Là où certains voyaient un terrain miné par la spéculation, d’autres comme Citigroup y voient un champ d’expérimentation géant. Boostés par une législation plus claire, les investisseurs institutionnels mettent la main sur du bitcoin comme d’autres sur de l’immobilier. Les banques, elles, emboîtent le pas : garde d’actifs numériques, ETF, paiements en stablecoins… Le mouvement est lancé.
En bref
- Citigroup veut sécuriser les réserves qui garantissent les stablecoins émis selon la nouvelle loi américaine.
- Elle vise aussi la garde des ETF crypto, un marché aujourd’hui dominé par Coinbase.
- Des paiements 24/7 via blockchain sont déjà testés à New York, Londres et Hong Kong.
- Citigroup collabore avec SIX pour tokeniser les actifs de marchés privés sur registre distribué.
Stablecoins, ETF et garde d’actifs : Citigroup muscle son jeu
Citigroup n’a jamais fait dans la demi-mesure. Quand elle entre dans la crypto, elle vise la colonne vertébrale : la garde. Et pas n’importe laquelle. D’abord celle des réserves qui soutiennent les stablecoins, adossées à des valeurs sûres comme les bons du Trésor US ou le cash.
Biswarup Chatterjee, en charge des partenariats chez Citi, résume : « Fournir des services de garde pour les actifs de haute qualité qui garantissent les stablecoins, c’est notre première piste ».
Mais Citi ne s’arrête pas là. La banque lorgne aussi sur la garde des ETF crypto, ces produits financiers adossés à du bitcoin ou de l’ether. BlackRock, avec ses 88 à 90 milliards de dollars sous gestion via IBIT, est en tête. Mais pour que ces ETF tiennent la route, il faut bien garder les BTC quelque part.
Pour l’instant, c’est Coinbase qui rafle la mise, mais Citigroup entend bien redistribuer les cartes.
Et pour ceux qui pensent que Citi découvre la blockchain, détrompez-vous. Elle travaille déjà avec SIX Digital Exchange en Suisse, histoire de tokeniser des actifs de marché privé. Son objectif ? Que ces titres deviennent aussi fluides qu’un simple virement bancaire.
Crypto et course aux paiements instantanés : vers un nouvel ordre bancaire ?
Entre les ETF et la tokenisation, Citigroup pousse ses pions sur un autre front : les paiements. Et pas n’importe lesquels. Des transferts en dollars tokenisés, disponibles 24h/24 entre ses hubs à New York, Londres et Hong Kong. Une révolution quand on connaît les lenteurs du système bancaire traditionnel.
Ce projet va encore plus loin : permettre à ses clients de transférer instantanément des stablecoins ou de les convertir directement en dollars. De quoi redonner des ailes aux entreprises qui en ont assez d’attendre plusieurs jours pour un règlement international. Et selon Chatterjee, les discussions avec les clients sont bien avancées sur ces usages concrets.
La législation US joue aussi son rôle. Le GENIUS Act, voté récemment, impose que chaque stablecoin soit garanti à 1:1 par des actifs sûrs. Pour Citigroup, c’est du pain bénit : elle a les coffres, les licences et l’expertise. Et si la banque émet son propre stablecoin, comme JPMorgan avec JPM Coin, elle pourrait rapidement devenir incontournable.
Ce virage digital, assumé et préparé, place Citi sur une trajectoire qui bouscule les géants du secteur crypto comme Coinbase, mais aussi les fintechs, qui vont devoir compter avec ce vieux loup de Wall Street.
Ce qu’il faut retenir de la stratégie crypto de Citi :
- 250 milliards de dollars : c’est le volume estimé de stablecoins en circulation, selon McKinsey. Une manne à sécuriser ;
- 1,3 million de BTC : détenus par les ETF Bitcoin US, soit 6,2 % de l’offre totale. Source : Bitbo ;
- Plus de 80 % des ETF crypto : actuellement gardés par Coinbase. Citi veut challenger cette domination ;
- 5 000 milliards $ d’ici 2030 : estimation du marché de la tokenisation selon Citigroup ;
- Réseau blockchain 24/7 : déjà actif pour les paiements en dollars tokenisés dans les filiales Citi.
Citigroup n’est pas le genre de banque à s’agripper aux piliers de la finance traditionnelle. Elle a déjà ouvert les bras à la blockchain, aux ETF, à l’intelligence artificielle. Mais à l’heure où l’Amérique légifère sur le dollar numérique, le géant a choisi son camp : pas de monnaie centrale programmable. La CBDC a été snobée, une décision assumée comme une déclaration d’indépendance face à l’État-plateforme.
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