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Trump relance la guerre commerciale : L’Europe et le Bitcoin vacillent

10h00 ▪ 6 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Le retour de Donald Trump sur le terrain économique mondial a suffi à secouer les marchés. Vendredi, une déclaration lapidaire sur Truth Social a mis le feu aux poudres : 50 % de droits de douane sur les importations européennes dès le 1er juin. La réaction ne s’est pas fait attendre. Wall Street a vacillé dès l’ouverture, les traders ont ajusté leurs positions dans l’urgence, et le marché des cryptos a encaissé le choc : le bitcoin a chuté de 4 %, ce qui a conduit à des liquidations de positions de plus de 300 millions de dollars.

Un personnage symbolique représentant les USA de Trump (oncle Sam) frappant une immense pièce Bitcoin, tandis que des bâtiments de l'Europe tremblent en arrière-plan.

En bref

  • Donald Trump menace d’imposer 50 % de droits de douane sur les importations européennes dès le 1er juin, relançant les tensions commerciales transatlantiques.
  • Le président américain dénonce un déficit commercial qu’il juge inacceptable, estimé entre 300 et 350 milliards de dollars, un chiffre contesté par Bruxelles.
  • Cette escalade survient dans un contexte de négociations bloquées entre l’UE et les États-Unis, malgré une pause tarifaire de 90 jours accordée plus tôt cette année.
  • Sa déclaration a provoqué une chute immédiate du Bitcoin de 4 %, avec un repli jusqu’à 107 367 $ et plus de 350 millions de dollars de liquidations sur le marché crypto.

Le retour d’un bras de fer commercial : Trump relance la pression sur l’Europe

L’accord commercial conclu entre les États-Unis et la Chine, suivi d’une trêve de 90 jours avait déclenché une vague d’optimisme sur l’économie mondiale. Cependant, ce vendredi 23 mai, Donald Trump a ravivé les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne avec un message sans ambiguïté publié sur Truth Social :

Nos discussions ne vont nulle part. Dans ces conditions, je recommande d’imposer 50 % de droits de douane sur l’UE, à compter du 1er juin.

Il accuse ouvertement l’Union européenne de déséquilibres commerciaux structurels. Ainsi, il affirme que « l’UE a été créée en premier lieu pour profiter des États-Unis d’un point de vue commercial ». Cette déclaration, plus radicale que les précédentes, s’intègre dans un contexte de négociations stagnantes, malgré une trêve douanière de 90 jours accordée au printemps.

Trump justifie cette escalade par un ensemble de griefs économiques, détaillés dans sa publication. Voici les points de tension soulevés par le président américain :

  • Le déficit commercial : estimé par Trump entre 300 et 350 milliards de dollars. Les données officielles américaines (USTR) l’évaluent à 235 milliards $, tandis que la Commission européenne parle de 150 milliards d’euros pour les biens, et 50 milliards si l’on inclut les services.
  • Les barrières douanières et fiscales : Trump dénonce des « barrières commerciales », une TVA européenne défavorable, et des restrictions non tarifaires.
  • Des pressions réglementaires sur les entreprises américaines : il cite des « sanctions ridicules », des poursuites injustifiées et des comportements jugés discriminatoires envers les sociétés américaines qui opèrent en Europe.
  • Une hausse tarifaire progressive : depuis son retour, Trump a déjà augmenté les droits de douane à 12,5 %, après une première hausse de 10 % début avril. Le seuil des 50 % représenterait une rupture majeure.

Les discussions entre les représentants américains et les responsables européens, notamment Maros Sefcovic côté européen et Scott Bessent, Howard Lutnick et Jamieson Greer côté américain, sont jugées infructueuses.

Cette impasse alimente l’idée que cette menace douanière n’est pas qu’un effet d’annonce, mais une stratégie de pression directe pour faire plier Bruxelles.

Les répercussions immédiates de l’annonce de Trump

La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre. Dès l’ouverture de Wall Street, le prix du bitcoin a chuté jusqu’à 107 367 dollars, perdant près de 4 % en quelques heures, avant de regagner légèrement du terrain.

Ce mouvement brutal, largement interprété comme une réponse directe aux annonces de Trump, a provoqué des liquidations de positions à hauteur de 350 millions de dollars sur le marché des dérivés, selon les données de CoinGlass. Le total des liquidations sur 24 heures a même dépassé les 500 millions de dollars, ce qui a affecté l’ensemble de l’écosystème crypto, du bitcoin à l’Ethereum.

De plus, les analystes s’accordent sur un constat : cette correction est « motivé par les gros titres », selon les termes du trader Skew. La menace tarifaire a été perçue comme un facteur de déstabilisation, ce qui a déclenché une vague de désengagement automatique sur les plateformes à effet de levier.

Ce seuil des 110 000 dollars, considéré par plusieurs analystes comme une zone de résistance stratégique, est désormais observé avec attention. Le trader Crypto Caesar estime que « nous devons tenir cette zone verte », en référence à une bande de support juste sous ce niveau psychologique.

Quant à Daan Crypto Trades, il note sur le réseau social X ce 23 mai que « le marché n’aime clairement pas l’incertitude commerciale », et laisse entendre que d’autres secousses sont possibles si la situation s’enlise.

Au-delà de la réaction technique, cet épisode marque une nouvelle étape dans la corrélation croissante entre les cryptos en particulier le bitcoin et l’environnement macroéconomique global. La guerre commerciale, autrefois perçue comme un sujet exogène à ces actifs, est désormais capable de provoquer des mouvements brutaux, comparables à ceux observés sur le marché des actions.

Si les menaces de Trump venaient à se concrétiser le 1er juin, l’impact pourrait se prolonger, voire s’intensifier. À l’inverse, un revirement ou un compromis de dernière minute pourrait offrir un rebond rapide. Une chose est sûre : la volatilité politique est devenue un risque structurel pour le marché crypto, au même titre que les annonces de la Fed sur les taux ou les chiffres de l’inflation.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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