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Une nouvelle loi suisse va imposer l’échange automatique d’informations sur les cryptos

17h00 ▪ 4 min de lecture ▪ par Mikaia A.
S'informer Regulation Crypto

Longtemps perçue comme le havre idéal des capitaux en quête d’anonymat, la Suisse semble avoir opéré un virage à 180 degrés. Fini les coffres invisibles et les portefeuilles numériques à l’abri des regards. Selon les dernières nouvelles, le gouvernement helvète prépare l’échange automatique d’informations liées aux cryptos avec 74 pays. Un nouveau standard qui risque de transformer la place financière suisse… mais pas au goût de tout le monde.

Banquier suisse sortant d'un coffret à cryptos un clé USB mettant en avant une fuites de codes

En bref

  • La Suisse lancera l’échange automatique d’informations crypto avec 74 pays dès 2027.
  • Les États-Unis, la Chine et l’Arabie Saoudite sont exclus de cet accord fiscal.
  • Les prestataires devront déclarer les données clients aux autorités fiscales suisses dès 2026.
  • L’accord vise la conformité au standard CARF de l’OCDE pour la transparence crypto.

Suisse : un partage de données crypto à l’échelle mondiale

Suisse vs France : où est-il plus avantageux d’investir ? Le 6 juin 2025, le Conseil fédéral a adopté un projet de loi permettant la mise en œuvre de l’échange automatique d’informations (AEOI) sur les cryptoactifs. À partir du 1er janvier 2026, les prestataires suisses devront déclarer les données de leurs clients aux autorités fiscales helvètes. Celles-ci les partageront, dès 2027, avec 74 pays partenaires, y compris tous les membres de l’Union européenne, le Royaume-Uni et la majorité des pays du G20.

Mais attention, seuls les États respectant le Crypto-Asset Reporting Framework (CARF) de l’OCDE recevront ces données. Les États-Unis, la Chine et l’Arabie Saoudite sont exclus de l’accord. Autre subtilité : le partage n’est possible que si le pays partenaire accepte la réciprocité et satisfait aux critères de transparence.

D’un point de vue légal, cette réforme nécessitera des ajustements dans le décret fédéral afin d’aligner les mécanismes de contrôle sur ceux déjà appliqués aux comptes bancaires. Il s’agit donc d’un alignement complet entre finance traditionnelle et économie crypto. 

Si ce projet passe l’étape parlementaire, la Suisse pourrait bien devenir l’un des États pionniers du reporting fiscal crypto à l’échelle mondiale.

De planque fiscale à miroir fiscal

Ce virage helvétique n’est pas anodin. Il reflète une transformation profonde du rôle économique de la Suisse sur la scène mondiale. Autrefois accusée d’entretenir l’opacité fiscale, elle mise désormais sur la coopération et la conformité internationale pour restaurer sa crédibilité. L’objectif affiché est clair : « répondre aux engagements de transparence fiscale » et « créer des conditions équitables pour les entreprises suisses du secteur crypto ».

Cette stratégie vise aussi à contenir la concurrence déloyale de juridictions moins transparentes. À travers l’AEOI, la Suisse se positionne non plus comme un sanctuaire de l’anonymat, mais comme un hub réglementé. Les prestataires crypto suisses devront collecter noms, adresses, identifiants fiscaux et montants détenus par les clients.

Si ce processus s’inscrit dans une logique d’harmonisation avec l’UE via la directive DAC8, il pourrait faire fuir certains investisseurs, attachés à la confidentialité. D’autres, en revanche, salueront cette mise à niveau, qui protège mieux les acteurs régulés.

Une précision qui mérite l’attention :

  • 74 pays partenaires identifiés pour l’échange de données ;
  • Date d’entrée en vigueur prévue : janvier 2026 ;
  • Premiers échanges d’informations : courant 2027 ;
  • États non participants : États-Unis, Chine, Arabie Saoudite ;
  • Obligations de déclaration directe en UE maintenues jusqu’à harmonisation totale avec la Suisse.

Si la Suisse adopte la transparence, elle n’en reste pas moins une terre fertile pour la crypto. Lugano, par exemple, est une vitrine de l’adoption massive des cryptomonnaies. Pourtant, la Banque nationale suisse reste prudente. Elle a exclu le bitcoin de ses réserves. Ce contraste illustre bien l’équilibre instable entre innovation et orthodoxie que la Suisse tente d’atteindre.

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.