35 % de surtaxe : Pourquoi Trump relance-t-il la guerre commerciale avec le Canada ?
Les bonbons, c’est pour les enfants ; les surtaxes, c’est pour le reste du monde. Trump, en distributeur mondial de sanctions économiques, continue sa tournée, frappant tour à tour alliés et rivaux. Dernière cible ? Le Canada. Pourtant, quelques semaines plus tôt, Mark Carney lui serrait encore la main au G7. Mais en matière de commerce, les accolades ne protègent pas. L’économie mondiale retient son souffle, et Ottawa redoute les représailles.
En bref
- Trump impose 35 % de surtaxe au Canada, malgré un récent rapprochement diplomatique au sommet du G7.
- Les produits hors USMCA, comme le cuivre et l’automobile, sont les premiers visés par Washington.
- L’économie canadienne, déjà exposée, vacille sous la menace d’une escalade tarifaire transcontinentale imminente.
- Les marchés financiers réagissent : or en hausse, dollar canadien en baisse, indices US légèrement affectés.
Une amitié à 35 % : entre poignées de main et uppercuts tarifaires
Tout allait presque bien entre Ottawa et Washington. Le 6 mai, Trump accueillait chaleureusement Mark Carney à la Maison Blanche. Deux mois plus tard, c’est une lettre de menace qu’il lui envoie, assortie d’une surtaxe de 35 %. « Si le Canada coopère pour stopper le fentanyl, nous envisagerons une révision de cette décision », a-t-il martelé.
La mesure prendra effet le 1er août, sauf si un accord est signé d’ici là. Ce nouveau tarif s’ajoute à ceux déjà en place : 25 % sur les voitures, 50 % sur l’aluminium et l’acier, et 50 % sur le cuivre dès août. L’économie canadienne, très dépendante des exportations vers les États-Unis (68,3 % en mai), est sous pression.
Trump vise aussi les produits non couverts par l’USMCA, ce qui étend le champ d’application des hausses. Le discours se veut ferme, mais la stratégie reste floue. Comme le résume l’analyste économique de la BBC : la volatilité tarifaire actuelle rend tout plan économique long terme quasi impossible.
Entre exemptions et bluff : qui gagne dans ce bras de fer économique ?
Tous les produits ne seront pas touchés. L’accord de libre-échange USMCA protège une large part des échanges, notamment dans l’énergie. « Il est peu probable que les engrais, les produits pharmaceutiques ou les composants agricoles soient taxés à 35 % », précise un conseiller de la Maison-Blanche.
Mais dans cette guerre commerciale 2.0, les effets d’annonce font parfois plus de bruit que les mesures elles-mêmes. L’économie canadienne reste vulnérable, malgré les lignes rouges définies par les accords existants. Trump semble jouer la carte du bluff, tout en gardant la menace crédible.
La posture belliqueuse vise aussi l’Europe et l’Asie. Vingt pays ont reçu des lettres similaires. L’administration a repoussé la mise en application au 1er août, laissant une fenêtre de négociation ouverte. Dans ce jeu d’intimidation, chaque pays doit choisir entre céder ou se heurter au mur tarifaire.
Mark Carney a répliqué sur X :
Le gouvernement canadien défendra jusqu’au bout ses travailleurs et entreprises. Nous restons engagés jusqu’à la dernière minute.
Quand Trump menace, les marchés frémissent et l’économie chancelle
Derrière chaque surtaxe se cache une onde de choc. Les indices américains ont reculé : le S&P 500 a baissé de 0,33 %, preuve que l’incertitude gagne les marchés. Le dollar canadien s’est affaibli de 0,3 %, signal de défiance. Pendant ce temps, l’or a grimpé de 1,15 %, valeur refuge d’un climat qui s’assombrit. Le bitcoin a également réagit en affichant une hausse spectaculaire.
Trump affirme agir pour la sécurité nationale. Mais selon les douanes américaines, le Canada n’est responsable que de 0,2 % du fentanyl saisi. La justification paraît mince. En réalité, ce coup de semonce vise plus large : affirmer son pouvoir à l’approche d’échéances électorales et rappeler à l’ordre les partenaires.
Dans cette stratégie du choc, l’économie globale est le véritable champ de bataille. La diplomatie tarifaire remplace les négociations et laisse place à un rapport de force permanent. Et si certains pays s’inclinent, d’autres préparent des représailles.
Quand les chiffres parlent plus fort que les tweets :
- Le Canada exporte 68,3 % de ses biens vers les États-Unis ;
- Le cuivre importé sera taxé à 50 % dès août ;
- Le dollar canadien a chuté de 0,3 % face au dollar US ;
- Le S&P 500 a perdu 0,33 %, affecté par l’incertitude commerciale ;
- Seuls 0,2 % du fentanyl saisi provient du Canada.
La peur d’un effondrement de la suprématie économique américaine pousse Trump à sortir les griffes. Mais dans l’ombre plane une autre menace : les BRICS, qui s’apprêtent à se réunir. Selon lui, une guerre commercial sans précédent se profile. Pour éviter ce choc, l’arsenal tarifaire s’intensifie… jusqu’à quand ?
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