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Binance : La plateforme est soupçonnée de blanchiment d'argent

jeu 09 Juin 2022 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.

Binance serait-il la plaque tournante pour le blanchiment des crypto-capitaux volés et autres fonds illicites ? C’est une question qui taraude tous les esprits depuis qu’une enquête de Reuters a mis à jour son implication dans plusieurs affaires de blanchiment d’argent.  En cinq ans, Binance aurait servi de canal pour le blanchiment de 2,3 milliards de dollars issus de la drogue, du hacking et autres crimes.

Les faits allégués par Reuters

Le 06 juin dernier, Reuters a publié un article intitulé « Comment le géant de la cryptomonnaie Binance est devenu une plaque tournante pour les pirates, les fraudeurs et les trafiquants de drogue. »

Dans cet article, Reuters avance que Binance aurait été utilisé par plusieurs groupes de hackers pour blanchir l’argent issus de leurs opérations criminelles. Reuters cite notamment le groupe de cybercriminels nord coréens nommé Lazarus et qui, en septembre 2020, avait perpétré un hacking et emporté 5,4 millions de dollars. « Plusieurs heures plus tard, les pirates ont ouvert au moins deux douzaines de comptes anonymes sur Binance, la plus grande bourse de cryptomonnaies au monde, ce qui leur a permis de convertir les fonds volés et de masquer la piste de l’argent, révèle la correspondance entre la police nationale slovaque et Binance. »

Binance aurait également servi de plateforme pour le blanchiment d’argent issu de l’Hydra, (le grand marché de drogue en langue russe). Les paiements se seraient faits par transfert de cryptomonnaies, d’une valeur de 780 millions de dollars, en utilisant le canal de Binance.

Le rapport de Reuters précise que les fonds perdus par Eterbase ont fait partie du flux de fonds illicites qui ont transité par Binance de 2017 à 2021. Même si, selon le PDG d’Eterbase, « Binance n’avait aucune idée de qui faisait transiter l’argent par leur bourse. », la responsabilité de l’exchange ne peut être écartée dans le cas de la drogue. Reuters affirme que « Binance savait que les utilisateurs d’Hydra se servaient de la plateforme pour effectuer des transactions. L’information a été publiée sur le chat Telegram russe de Binance. »

Bien d’autres cas de blanchiment ont été cités par les enquêteurs. « Au cours de cette période [2017 à 2021], Binance a traité des transactions pour un montant total d’au moins 2,35 milliards de dollars provenant de piratages, de fraudes à l’investissement et de ventes illégales de médicaments ».

La réponse de Binance

En réponse aux allégations des enquêteurs de Reuters, le porte-parole de Binance avait contesté la véracité des faits et jugé qu’il s’agissait simplement d’un « article d’opinion tristement mal informé qui utilise des informations obsolètes de 2019 et des allégations personnelles non vérifiées. »

L’exchange a ensuite publié un article détaillé sur son blog, ou il partage l’ensemble de la correspondance que les cadres de Binance avaient eue avec Reuters, réfutant ainsi l’allégation selon laquelle l’exchange se serait fermé aux interviews de Reuters. Binance maintiendra que tout ce qu’a avancé Reuters n’est qu’un ramassis « de données, qui s’appuient sur des “fuites” invérifiables provenant des régulateurs et alimentent le culte de la paranoïa contre la cryptomonnaie pour obtenir de la popularité ou quelques gains financiers. Au lieu de cela, regardez simplement les faits ».

Pour le moment, la SEC enquête sur une autre affaire de Binance. La Securities and Exchange Commission des États-Unis veut déterminer si en lançant son token BNB en 2017, Binance Holdings n’a pas enfreint les règles afférentes aux valeurs mobilières. Nous attendons de voir si la justice américaine va ouvrir une enquête suite aux allégations de Reuters.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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