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La Banque nationale d'Éthiopie s'engage à prendre des mesures contre les cryptomonnaies

mar 07 Juin 2022 ▪ 5 min de lecture ▪ par Alexis P.

La Banque nationale d’Éthiopie (NBE) a publié une proclamation déclarant que toutes les transactions financières dans le pays doivent être payées dans la monnaie nationale, le birr, sauf autorisation contraire de la banque.

Un rappel à l’ordre clair

Le nombre d’utilisateurs de cryptomonnaie sur le continent africain est en pleine expansion. En effet, celles-ci sont utilisées comme moyen de paiement peu cher et très pratique lorsqu’il faut faire des virements entre les pays, comme moyen de rémittence par exemple.

Certains pays ont décidé d’embrasser cette nouvelle technologie, comme la Centrafrique, deuxième pays après le Salvador à avoir adopté le bitcoin comme monnaie légale. Le président de Centrafrique continue de défendre sa position via twitter sur ce choix, malgré les critiques et les oppositions au sein de la communauté internationale.

Dans ce contexte de changement, la banque nationale d’Éthiopie est sortie de son silence, en publiant un document sur son site afin de rappeler que les cryptomonnaies n’étaient pas reconnues dans le pays.

Il est bon de rappeler que le pays fait face à de nombreux problèmes de groupes armés depuis plusieurs mois, cela peut expliquer pourquoi le dernier document publié sur le site date du 10 mars.

Le document commence par un rappel des réglementations en vigueur : « La proclamation d’établissement n° 591/2000 stipule explicitement que la monnaie éthiopienne est le Birr et que toutes les transactions financières dans le pays doivent être payées en Birr, sauf autorisation contraire de la Banque nationale. En outre, conformément à la proclamation sur les paiements n° 718/2003, aucun transfert d’argent ou service financier ne peut être fourni sans l’approbation de la Banque nationale d’Éthiopie. »

On comprend que la réglementation actuelle dans le pays ne permet pas d’introduire d’autres monnaies, que ce soit des monnaies fiat ou numérique comme les cryptomonnaies.

« Cependant, des recherches ont montré que les services de monnaie virtuelle tels que les cryptomonnaies, le bitcoin et d’autres cryptomonnaies sont maintenant introduits dans notre pays. Il est également entendu que cette pratique crée un environnement favorable au blanchiment d’argent à grande échelle, notamment en cas de crime, sans l’approbation de la Banque nationale. »

La NBE confirme bien que les cryptomonnaies sont de plus en plus utilisées dans le pays. Cependant, les cryptomonnaies sont ici directement associées à des activités illicites et non à une nouvelle forme d’économie.

Concept law judge image for cryptocurrency
Photo by epicimages on Deposit Photos

L’Éthiopie prête à punir les utilisateurs de cryptomonnaie

Le dernier paragraphe porte sur les répercussions liées à l’utilisation des cryptomonnaies dans le pays. « Le public doit se méfier de ces activités illégales, car l’utilisation de la monnaie virtuelle pour le commerce ou le paiement n’est pas reconnue par la Banque nationale d’Éthiopie. Nous demandons donc instamment à la Banque nationale d’Éthiopie d’engager des poursuites judiciaires contre les responsables, et nous invitons le public à signaler tout acte répréhensible à la Banque nationale et aux autres organismes compétents chargés de faire respecter la loi. »

Le ton est clair, comme de nombreux pays, l’Éthiopie décide d’utiliser une méthode répressive envers les utilisateurs et investisseurs crypto. Cette décision n’est vraisemblablement pas celle d’une discussion préalable avec les acteurs du web 3.0 dans le pays et le gouvernement voit tout utilisateur comme un délinquant.

L’Éthiopie était pourtant l’un des pays les plus intéressés par la cryptomonnaie Cardano en 2021, le fondateur de l’ADA s’était même rendu au ministère de l’Éducation. Cependant, il est possible que beaucoup de choses aient changé en 1 an et les technologies blockchain et crypto sont donc à présent considérées comme illégales par le gouvernement.

L’adoption des cryptomonnaies se heurte à de nombreux pays et banques centrales qui refusent tout dialogue avec les acteurs du web 3.0. Les cryptos sont simplement considérées par de nombreux gouvernements comme des moyens pour cacher son argent, un point évidemment faux lorsque l’on sait que tout est accessible sur la blockchain. Cependant, il est peu probable que cette mesure empêche les Éthiopiens de continuer à s’intéresser aux cryptomonnaies en utilisant des services peer-to-peer.

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Alexis P.

Observateur de la révolution monétaire, économique et sociale.

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