Crypto : Le Salvador s’offre son propre stablecoin - Stablesats

S’il y a des pays très dynamiques dans l’adoption des cryptomonnaies, le Salvador en fait partie. Car depuis sa légalisation du bitcoin en septembre 2021, plusieurs projets liés aux cryptos ont émergé de ce pays de l’Amérique centrale. Le dernier en date se porte sur l’émission d’un stablecoin indexé au dollar dénommé Stablesats.

Stablesats, le stablecoin signé Salvador

Hier, nous avons eu vent de l’existence d’un stablecoin adossé au dollar américain que le Salvador venait de lancer, en partenariat avec Galoy. Il s’agit du Stablesats, un stablecoin garanti par le bitcoin destiné aux Salvadoriens. Et vous n’êtes pas sans savoir que des bitcoins, le Salvador en a amassé plusieurs.

JUST IN: 🇸🇻 El Salvador’s banking platform, Galoy, has launched a #Bitcoin-backed synthetic dollar pegged to the U.S. dollar.

— Watcher.Guru (@WatcherGuru) August 3, 2022

La particularité du Stablesats réside dans l’absence de token et la facilité d’utilisation. Grâce à ses produits, les Salvadoriens pourront faire des transactions via le Lightning Network, un dispositif récemment cautionné par le FED du Cleveland.

Pour pouvoir le mettre en place, Nayib Bukele a fait appel à Galoy. Il s’agit de la plateforme bancaire locale qui est à l’origine du Bitcoin Beach Wallet. D’ailleurs, cette dernière a également développé un portefeuille numérique au Panama et au Costa Rica.

Voici un extrait de la note de Galoy relative à Stablesats : 

« Aujourd’hui, la société a annoncé Stablesats, la dernière fonctionnalité ajoutée à la plateforme. Une alternative aux stablecoins ou à l’intégration des banques fiat, les stablecoins utilisent des contrats dérivés pour créer un dollar synthétique adossé à des bitcoins et rattaché à l’USD. Cela permet de créer des comptes équivalents à des dollars à l’intérieur du Lightning Wallet, résolvant ainsi l’un des plus gros problèmes pour les transactions quotidiennes utilisant des bitcoins : la volatilité des taux de change à court terme. »

Qu’en est-il du fonctionnement de Stablesats ?

Comme le Stablesats s’inscrit dans la philosophie open-source de Galoy, il est possible d’en faire d’amples connaissances en allant sur GitHub.

Sinon, il convient de citer que le Stablesats s’appuie sur un instrument financier du nom de « perpetual inverse swap » conçu par BitMex. Ce dispositif utilise des contrats à terme perpétuels, lesquels représentent un accord facilitant l’achat ou la vente d’un actif spécifique sans avoir à se soucier du paramètre temps.

C’est grâce aux « swaps perpétuels inversés » que le Stablesats peut bénéficier d’une garantie par des bitcoins. Ces BTC sont mis en gage par l’utilisateur auprès d’OKX, une bourse centralisée, avant de pouvoir s’acheter des contrats dérivés qui couvrent parfaitement les bitcoins.

Cas concret d’utilisation :

Fabio est un Salvadorien détenteur d’1 BTC sur son wallet Lightning compatible avec Stablesats. S’il souhaite le convertir en dollars américains, il doit mettre en gage le bitcoin afin de s’acheter un contrat de swap perpétuel inversé.

Considérons que le prix unitaire du BTC est de 20 000 dollars et que le prix du contrat s’élève à 1 dollar. Le solde synthétique de Fabio équivaut donc à 20 000 dollars, et celui-ci représenterait 20 000 contrats de 1 dollar.

Au cas où le prix du bitcoin connait une hausse et atteint 40 000 dollars, cela n’affectera pas la valeur du contrat de Fabio : 20 000 dollars de contrats. Mais ici, les 20 000 dollars signifieront 0,5 BTC de perte non réalisée. Et si le prix du bitcoin descend à 10 000 dollars, la différence s’appellera gain non réalisé en BTC.

Certes, le Salvador a fait des paris risqués en s’embarquant dans les cryptomonnaies, son Stablesats pourrait connaître le sort des bourses d’exchange et des prêteurs en manque de liquidité comme Celsius, etc. Mais il faut reconnaître une vraie volonté de s’approprier du concept dans toute sa splendeur chez Nayib Bukele. Ainsi, il donne l’exemple à d’autres pays du Tiers Monde en quête d’issue pour se libérer financièrement et pour prendre la pauvreté par ses cornes.

Sources : The Cryptonomist ; Cryptosaurus ; Coindesk ; Blockchain Reporter ; Bitcoin Magazine