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Japon : Le projet de CBDC se fait hara-kiri ?

mer 03 Août 2022 ▪ 4 min de lecture ▪ par Mikaia A.

Faute de manifestation d’intérêt de la part des Nippons, la Banque du Japon (BoJ) met fin à son projet de CBDC. Et pourtant, elle a déjà procédé à des tests de viabilité d’une monnaie numérique de banque centrale adossée au yen depuis avril 2021.

Arrêt définitif du projet de CBDC au Japon

Les Nippons n’en ont pas besoin

Les Japonais ne semblent pas adhérer au projet de CBCD que la BoJ a lancé en 2021. Pour eux, le fiat et les autres types de paiements numériques actuels suffisent amplement. D’ailleurs, n’ont-ils pas maintenant accès aux cryptomonnaies sans pouvoir passer par des tiers de confiance ? Car si les Nippons préfèrent rester sur les produits et services des banques commerciales locales, c’est parce que celles-ci s’orientent progressivement vers la diversification.

Dernièrement, nous avons connu l’existence de banques comme Sumitomo Mitsui Trust ou encore Nomura qui viennent d’intégrer le bitcoin dans leur écosystème. Même les commerces locaux commencent à s’intéresser à l’ajout des cryptomonnaies dans leurs modes de paiement. Pour ne citer que le vendeur de voitures d’occasion SBI Motor Japan.

Pour ce qui est de leur amour pour le fiat, il faut noter que les Japonais les plus âgés semblent loin d’abandonner leurs pratiques. Et il y a de quoi maintenir le cap, vu que le taux d’intérêt des dépôts de détail y est vraiment très faible, 0,001 %.

Conséquence : la Banque centrale japonaise a ordonné l’arrêt du programme CBDC.

Une croix sur le projet de CBDC japonaise

L’histoire de ce programme de monnaie numérique de la banque centrale japonaise remonte en octobre 2020, période pendant laquelle le BoJ a révélé des détails à ce sujet. En avril 2021, l’institution a procédé à la première phase de son test de PoC de ce projet de CBDC. Une occasion d’explorer ses fonctions de base, incluant notamment l’émission, la distribution et le rachat.

Cela a pris fin le 25 mars dernier.

La deuxième phase du programme CBDC du Japon consistait à mettre en œuvre des fonctionnalités supplémentaires. Et aussi à faire l’étude de faisabilité de la CBDC et d’en découvrir les difficultés en cours de processus. Des paramètres comme la cybersécurité et les contrefaçons ont fait l’objet d’une étude à l’occasion. Pour cela, la Banque du Japon a dû faire appel à la fintech Soramitsu et d’autres banques centrales comme celle des Fidji, des Philippines et du Vietnam.

Maintenant que l’étape numéro 2 a pris fin, la BoJ a jugé nécessaire de mettre un terme à ce projet de CBDC. Donc, il n’y aura pas de troisième phase. Et plus de rêve de monopole d’État face à la montée des alternatives aux monnaies traditionnelles dont fait partie le bitcoin. Une « mort in utero », dit-on en milieu médical.

Et pourtant, la France semble très à cheval sur son programme de CBDC. Actuellement, la Banque centrale teste sa monnaie numérique et prévoit le rendre effectif courant 2023. Pour ce qui est de l’euro numérique, il faut attendre 2026 avant de le voir émerger de sa couveuse. Ainsi, pouvons-nous dire qu’il n’y a que la Chine qui a pris de l’avance de ce côté ?

Sources : Ledger Insights ; Central Banking ; Daily Coin ; Crypto Slate

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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