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Crypto : Les grandes banques du monde s’allient pour créer leur propre stablecoin

21h00 ▪ 4 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Face à l’essor incontrôlé des stablecoins privés, les géants bancaires mondiaux, de Goldman Sachs à la Société Générale, passent à l’offensive. En testant des tokens adossés aux devises du G7, ces institutions entendent reprendre la main sur la finance numérique. Ce projet stratégique, porté par le consortium USDF et la blockchain Provenance, vise à combiner stabilité monétaire, conformité réglementaire et innovation technologique. Une telle initiative pourrait redéfinir l’équilibre entre banques traditionnelles, régulateurs et écosystème crypto.

Un cercle d’hommes de l’écosystème des banques autour d’un jeton stablecoin, ce qui symbolise leur union sur un projet crypto inédit.

En bref

  • Plusieurs grandes banques mondiales, dont JPMorgan, Goldman Sachs et UBS, lancent une initiative commune autour des stablecoins.
  • Le projet vise à créer des monnaies numériques stables, adossées aux devises du G7, pour moderniser les paiements interbancaires.
  • Ces stablecoins seraient émis via des blockchains publiques et garantis par des dépôts bancaires assurés.
  • L’initiative se veut conforme aux exigences réglementaires, avec une gouvernance renforcée et une traçabilité totale.

Les grandes banques prennent position : vers une standardisation des stablecoins institutionnels ?

Tandis que la dominance des stablecoins USDT et USDC chute à 83 %, un groupe de grandes banques mondiales planche actuellement sur l’émission de stablecoins adossés à des devises comme le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen.

Ce projet est piloté par le consortium USDF, basé aux États-Unis, en partenariat avec le réseau public blockchain Provenance Blockchain. L’objectif est de « fournir une solution de règlement institutionnelle conforme et interopérable qui soit adossée à des dépôts bancaires assurés » a déclaré Figure Technologies, l’un des acteurs clés impliqués dans le consortium.

L’initiative vise à créer une alternative réglementée aux stablecoins émis par des entités non bancaires. Les points clés du projet incluent :

  • Un adossement à des monnaies du G7 via des dépôts bancaires garantis, ce qui renforce la stabilité des jetons émis ;
  • L’émission via des banques traditionnelles comme JPMorgan, Goldman Sachs, UBS ou Deutsche Bank, offre une crédibilité institutionnelle accrue ;
  • L’utilisation de blockchains publiques pour assurer transparence et traçabilité des transactions ;
  • Une mise en conformité réglementaire renforcée, pour satisfaire aux exigences des autorités financières américaines et internationales.

En se positionnant sur le marché des stablecoins, ces institutions entendent reprendre le contrôle d’un segment jusqu’ici dominé par l’écosystème crypto. Elles visent aussi à réduire les frictions dans les règlements transfrontaliers, tout en offrant une solution plus sûre aux acteurs institutionnels.

Vers une redéfinition des flux monétaires ?

Si cette initiative se concrétise à grande échelle, les conséquences pourraient être considérables, en particulier pour les systèmes bancaires des pays émergents. Une étude récente, réalisée par Standard Chartered grâce à des données on-chain, alerte sur le risque que représentent les stablecoins adossés au dollar pour les économies fragiles : « jusqu’à 1 000 milliards de dollars pourraient quitter les banques locales au cours des trois prochaines années si ces stablecoins se généralisent », selon les analystes de la banque.

En parallèle, JPMorgan estime que la montée en puissance de ces actifs pourrait générer une demande supplémentaire de 1,4 trillion de dollars pour le billet vert d’ici 2027. Cette dynamique renforce l’hégémonie du dollar dans l’économie numérique, au détriment d’autres devises.

L’Europe, de son côté, tente de réagir. En effet, les ministres des Finances de la zone euro envisagent déjà des mécanismes pour favoriser l’émergence de stablecoins libellés en euros, afin de contrebalancer cette domination américaine. À plus long terme, la Banque Centrale Européenne planche sur un plafonnement à 3 000 € par individu pour limiter les risques systémiques liés au futur euro numérique.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.