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Dédollarisation complète entre l'Iran et la Russie

jeu 28 Déc 2023 ▪ 4 min de lecture ▪ par Nicolas T.
Paiement

Après la Chine, c’est avec l’Iran que la Russie vient de finaliser un accord pour commercer dans leurs monnaies locales au lieu du dollar américain. A quand le bitcoin ?

Bitcoin dollar iran russie

Dédollarisation russo-perse

Le président de la banque centrale iranienne Mohsen Karimi et son homologue russe Elvira Nabiullina ont conclu à Moscou des accords pour mener des échanges bilatéraux en utilisant leurs monnaies nationales.

« Les banques et les acteurs économiques peuvent désormais utiliser les systèmes interbancaires non-SWIFT pour effectuer des transactions en monnaies locales », peut-on lire dans les médias d’État iraniens.

Ces systèmes sont d’une part le SPFS (System for Transfer of Financial Messages) conçu par la banque centrale russe. Et d’autre part l’Asian Clearing Union (ACU) chapeautée par l’Iran.

Déconnectée du réseau SWIFT depuis bien plus longtemps que la Russie, l’Iran a développé une alternative avec les banques centrales du Bangladesh, du Bhoutan, de l’Inde, des Maldives, du Népal, du Pakistan, du Sri Lanka et du Myanmar. Le système de paiement fut dévoilé cet été.

« La dédollarisation n’est plus un choix volontaire de certains pays, c’est une réponse inévitable à la militarisation du dollar », avait alors déclaré le premier vice-président iranien Mohammad Mokhber.

Par ailleurs, les membres de l’Union économique eurasienne (Arménie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizstan et Russie) ont également signé un accord de libre-échange avec l’Iran le 25 décembre.

Rappelons de plus que les Perses viennent de rejoindre le club des BRICS qui prône ouvertement la dédollarisation des échanges économiques.

En sachant que l’Iran est une puissance exportatrice en devenir avec ses immenses réserves de gaz et de pétrole. Seule la Russie possède plus de gaz. Ses réserves de pétrole les plus vastes après le Canada, l’Arabie saoudite et le Venezuela.

Une rébellion monétaire menant au bitcoin ?

L’Iran est devenu de plus en plus important pour le Kremlin depuis que les sanctions occidentales liées au conflit en Ukraine ont limité ses voies d’exportations.

Le blocus naval de la mer Rouge orchestré en sous-main par Téhéran profitera à l’ambitieux corridor international de transport nord-sud Russie-Iran-Inde (INSTC).

La Russie, l’Iran et l’Inde ont signé l’accord INSTC en mai 2022. Il s’agit d’un réseau multimodal – navire, rail, route – passant par trois axes : Ouest, Transcaspien et Est. Le port russe d’Astrakhan, au bord de la mer Caspienne, est crucial pour ces trois axes plongeant dans l’océan indien via le port iranien en eau profonde de Chabahar.

Autre preuve du rapprochement entre Russes et Iraniens : la coopération militaire. L’Iran fournit des drones en échange d’avions de chasse Su-35 et des hélicoptères d’attaque Mi-28.

Le conflit en Palestine semble être utilisé par les puissances régionales pour faire monter la pression. Le but étant in fine d’en finir avec l’hégémonie du dollar dont dépend le niveau de vie des Américains.

Dans ce contexte de fragmentation des systèmes de paiement et des monnaies de réserve, le bitcoin devrait tirer son épingle du jeu. Il est déjà très utilisé en Iran ainsi qu’en Russie pour contourner la déconnexion du réseau SWIFT.

Le bitcoin est une réserve de valeur absolue en même temps qu’un réseau de paiement apatride et non censurable. C’est exactement ce dont le monde a besoin pour commercer à armes et apaiser les relations internationales.

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Nicolas T.

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