Donald Trump fait passer sa loi budgétaire phare !

À la veille du 4 juillet, le Congrès américain a adopté l’un des textes budgétaires les plus radicaux de l’ère moderne. Portée par Donald Trump, cette loi redessine les priorités économiques des États-Unis avec des baisses d’impôts massives, des coupes sociales et une dette en forte hausse. Le vote, arraché malgré des fractures républicaines, marque un tournant stratégique dans l’ère post-Biden. Plus qu’un simple budget, c’est une déclaration politique qui rebat les cartes du pouvoir et ravive les tensions idéologiques à Washington.

Une adoption sous haute tension au Congrès

La loi budgétaire de Donald Trump, source de vives tensions avec Musk, a été officiellement approuvée de justesse 218 voix contre 214 par la Chambre des représentants ce jeudi 3 juillet, après un vote déjà difficile au Sénat deux jours plus tôt.

Cette victoire législative, qualifiée de « VICTOIRE » par la Maison Blanche sur X, marque un tournant politique pour le président américain, bien décidé à imposer sa vision économique avant la fête nationale.

VICTORY: The One Big Beautiful Bill Passes U.S. Congress, Heads to President Trump’s Desk 🇺🇸🎉 pic.twitter.com/d1nbOlL21G

— The White House (@WhiteHouse) July 3, 2025

« Ce texte rassemble toutes les politiques sur lesquelles le président a fait campagne et pour lesquelles les Américains ont voté le 5 novembre », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de l’exécutif. Dans un hémicycle tendu, certains parlementaires républicains ont scandé « USA, USA, USA ! » à l’issue du vote, illustrant une ferveur militante malgré les fractures internes.

Pour parvenir à ce résultat, l’exécutif a dû affronter une forte résistance, y compris au sein du camp républicain. Plusieurs élus conservateurs dénonçaient l’ampleur de la dette publique engendrée par le texte. Face à ce blocage, une série de manœuvres politiques ont été déployées :

• Donald Trump est intervenu personnellement, et a publié sur Truth Social : « MAGA n’est pas content, et ça vous coûte des voix » ;
• Il a passé des appels dans la nuit pour tenter de convaincre les réfractaires ;
• Le président de la Chambre, Mike Johnson, a mené des négociations en coulisses avec l’aide directe de la Maison Blanche ;
• Le vote, prévu initialement mercredi, a été retardé suite à un discours de neuf heures (record historique) prononcé par Hakeem Jeffries, chef des démocrates à la Chambre ;
• Seuls deux républicains ont voté contre, ce qui a permis de maintenir une majorité fragile à huit sièges.

Entre cadeaux fiscaux et coupes sociales

Derrière l’intense bataille parlementaire, c’est le contenu même du projet de loi budgétaire qui déclenche une vague d’indignation chez les opposants et une inquiétude croissante chez les économistes et certains chefs d’entreprise comme Elon Musk.

Présentée comme la « grande et belle loi » par Donald Trump, cette réforme inclut notamment la prolongation des crédits d’impôt massifs mis en place lors de son premier mandat, ainsi que la suppression de l’imposition sur les pourboires, une promesse de campagne devenue réalité. À cela s’ajoutent des dépenses militaires revues à la hausse et un renforcement du budget destiné à la lutte contre l’immigration.

Toutefois, cette orientation s’accompagne de coupes significatives dans les programmes sociaux, qui alimentent la colère démocrate. Selon le Congressional Budget Office, le texte devrait alourdir la dette de plus de 3 400 milliards de dollars d’ici 2034.

Pour compenser partiellement ce déficit, les républicains prévoient une réduction drastique de Medicaid, programme vital pour des millions d’Américains aux revenus modestes, ainsi qu’une baisse importante du programme SNAP, principale aide alimentaire du pays.

Des mesures qui, selon plusieurs analyses, bénéficieront surtout « aux ménages les plus aisés », tandis que des millions d’autres pourraient perdre leur couverture santé ou leur accès à une alimentation subventionnée.

Ces choix provoquent des réactions virulentes dans le camp démocrate. Hakeem Jeffries a dénoncé une « monstruosité répugnante qui fera souffrir les Américains ordinaires », tandis que Gavin Newsom, gouverneur de Californie, a déclaré que « 17 millions de personnes viennent de perdre leur assurance santé ».

L’ancien président Joe Biden a quant à lui fustigé une loi « pas seulement irresponsable, mais cruelle », critiquant les « grandes baisses d’impôts pour les milliardaires ». Si cette réforme s’insère dans une stratégie de stimulation de l’économie via la baisse de la fiscalité, son coût humain et financier pourrait alimenter une polarisation politique encore plus marquée à l’approche des prochaines échéances électorales.

Ce texte budgétaire historique, taillé sur mesure pour la vision d’une Amérique forte et désendettée par la croissance, risque de produire des effets contrastés. Alors que les marchés financiers et les cercles économiques restent en attente d’un impact chiffré, les tensions sociales et politiques qu’il génère sont déjà palpables. La réforme pourrait devenir un marqueur de la nouvelle ère Trump, mais aussi un point de cristallisation majeur pour l’opposition, car certains pensent qu’il pourrait ruiner les finances US.