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Le fondateur d’Ethereum (ETH) défend le passage au Proof-of-Stake

jeu 16 Juin 2022 ▪ 6 min de lecture ▪ par Marc-antoine Caen-Poletti

Alors que la mise à jour The Merge et le passage complet au Proof-of-Stake approche enfin, les défenseurs du Proof-of-Work restent sur leur position. Pour eux, le Proof-of-Work a encore de beaux jours pour assurer la décentralisation et la sécurité du réseau. Quelques jours avant le passage de la mise à jour The Merge sur le premier testnet, Vitalik Buterin passe à l’offensive en publiant un éloge du Proof-of-Stake sur le site Hackernoon. Article surprenant par sa radicalité, comme si Vitalik savait que l’ultime bataille commençait pour la prochaine étape d’Ethereum.

  • Le Proof-of-Stake garantira décentralisation et sécurité
  • Comment réparer le réseau en cas d’attaque ? L’argument ultime pour le PoS 
  • Après The Merge, la consécration d’Ethereum (ETH)

Ethereum (ETH) doit-il continuer à suivre le consensus du Bitcoin ?

On sait tous que la capitalisation du Bitcoin (BTC) tient à deux choses. C’est la blockchain la plus sécurisée et la plus décentralisée. Il est techniquement impossible de prendre le contrôle du réseau. De plus, le Proof-of-Work évite que de gros capitaux puissent s’acheter la blockchain. Pourtant, Vitalik Buterin montre qu’il ne faut pas craindre le passage d’Ethereum (ETH) au Proof-of-Stake, au contraire : c’est une transformation souhaitable. La résolution du trilemme des blockchains ne fera pas gagner en scalabilité au détriment de la décentralisation et de la sécurité. En fait, Vitalik Buterin prend le problème sous un angle économique. Il s’agit de calculer le coût d’une attaque pour évaluer quel type de consensus est le plus dissuasif.

Dans le cas du Proof-of-Work, quelqu’un qui voudrait attaquer le réseau devrait disposer d’assez de CPU pour être majoritaire. S’il les loue, le coût est en fait très réduit face à ce qu’ils peuvent obtenir, surtout qu’il gagnera aussi des récompenses de mining. Il est alors possible d’utiliser des ASICs comme le Bitcoin. Celui-ci doit être acheté et représente un coût supérieur. De plus, en cas de risque d’attaque, les mineurs peuvent changer d’algorithme pour augmenter la difficulté. Cependant, ce coût n’est rien face au coût que représente une attaque du Proof-of-Stake car la sécurisation dépend non pas d’une puissance de calcul, mais du dépôt de tokens. Il faut donc posséder 51 % des tokens stakés pour attaquer le réseau. Or, au fur et à mesure que les investisseurs stakeront leurs tokens pour profiter des rendements, une attaque deviendra de fait impossible.

L’architecture en Proof-en-Stake permet de remédier à une attaque du réseau

Vitalik utilise un autre type d’argumentation. Supposons que la personne malveillante réussisse à attaquer la blockchain. Comment réagir face à cette situation ? Avec le Proof-of-Work, il n’y a rien à faire. Soit l’attaquant s’ennuie et quitte le réseau, soit la blockchain deviendra inutile car elle ne sera plus fiable (attaque du type spawn camping). Au contraire, une réponse est possible dans le Proof-of-Stake. Le « slashing » permet en cas d’attaque de détruire les tokens de l’attaquant. Une seconde attaque nécessiterait de mettre autant en capital que lors de la première attaque. De plus, comme on a pu le voir dans le cas de Juno, la communauté peut décider de vider le wallet de l’attaquant. En plus d’avoir un énorme coût, l’attaque pourrait donc être inutile. Il ne faut donc pas s’inquiéter de la sécurité d’Ethereum après la mise à jour The Merge. Elle sera même renforcée. 

The Merge aura-t-il une influence sur le cours de l’ether ?

Même si cette ultime mise à jour n’est pas encore effectuée, il est possible d’imaginer les changements qui vont en résulter. Pour Ethereum, la nécessité de staker des ethers pour sécuriser le réseau va créer de fait une raréfaction de l’ether. De plus, le réseau sera à la fois plus rapide et moins cher qu’actuellement. On doit donc s’attendre à un retour à la hausse du prix de l’ether une fois la mise à jour effectuée.

Cependant, Ethereum ne sera pas le seul gagnant de la mise à jour. L’ensemble des layers 2 se préparent aussi à cette transformation, car eux aussi gagneront en scalabilité et réduction des frais. La guerre des layers 2 sera rude, on le voit déjà avec la montée en puissance d’Optimism. Derrière lui, Arbitrum, MetisDAO essaient aussi d’attirer les projets. Polygon poursuit aussi sa mise à jour pour redevenir compétitif face à ces outsiders. Ethereum restera le réseau principal pour les institutionnels. Mais les layers 2 permettront de développer toutes les applications qui demanderont de la rapidité et qui attireront beaucoup d’utilisateurs.

Après plusieurs années d’attente, Ethereum achève bientôt sa transformation. La mise à jour The Merge signera son passage au Proof-of-Stake. Pour balayer les critiques persistantes, Vitalik a donc décidé de passer à l’attaque avec ce long plaidoyer en faveur de la preuve d’enjeu. Cette mise à plat montre que cette transformation n’est pas anodine. C’est la fin d’une ère qui s’annonce, celle de la suprématie des mineurs sur Ethereum. Mais aussi le début d’une nouvelle ère, celle d’une domination encore plus grande d’Ethereum et de ses layers 2 sur le monde de la DeFi et du Web3. Nous saurons dans quelques mois si le pari de Vitalik lui a réussi.

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Marc-antoine Caen-Poletti

Actuel président du Club Français de la Cryptomonnaie, ma mission est d'accompagner les entreprises ainsi que les particuliers crypto francophones pour faire de la France la première crypto nation au monde.

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