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Fed : Pourquoi une baisse de taux dès juillet devient envisageable

16h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Mikaia A.
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La guerre est déclarée entre la Fed et Donald Trump. L’arme du crime ? Le report de la baisse des taux. D’un côté, Jerome Powell temporise, campant sur une prudence stratégique. De l’autre, Trump charge comme un taureau : il veut une baisse rapide, massive, presque spectaculaire. L’« attente patiente » de la Fed, lui, la trouve inacceptable. Mais voilà que Christopher Waller s’invite dans l’arène. Et ça change tout.

Femme représentant la FED des USA tenant une balance : d'un côté des ombres d'ouvriers fatigués et de l'autre des pièces d'or

En bref

  • Christopher Waller évoque une baisse dès juillet pour prévenir une dégradation du marché de l’emploi.
  • Trump fustige Powell, exigeant une réduction rapide des taux pour relancer l’économie américaine.
  • Les indicateurs du chômage affichent des signaux faibles inquiétants dans plusieurs secteurs clés du pays.
  • La Fed reste divisée entre prudence stratégique et urgence perçue face à l’état de l’économie.

Christopher Waller, l’électron libre qui détonne

Lorsqu’un membre de la Fed rompt l’unanimité, sur fond de maintien des taux, ça fait des vagues. Vendredi dernier, Christopher Waller, l’un des gouverneurs influents – et pressenti comme successeur de Jerome Powell a clairement déclaré : « Nous pourrions agir dès juillet ». Et il insiste : 

Si l’on commence à s’inquiéter pour le marché de l’emploi, il faut bouger maintenant, pas plus tard.

Waller ne parle pas dans le vide. Il note que le chômage reste stable autour de 4,3 %, que la croissance du PIB est dans les clous et que l’inflation suit une courbe descendante. Mais alors, pourquoi des taux toujours 1,25 à 1,5 point au-dessus du niveau neutre ?

Pendant que Waller prône la lucidité économique, d’autres – comme Mary Daly – préfèrent attendre l’automne. Elle appelle à « rassembler plus d’informations » avant d’agir. Résultat : la Fed semble à la croisée des chemins.

Dans cette cacophonie monétaire, chacun lit les chiffres à sa manière. Mais une chose est sûre : Waller remet en question le tempo, et son avis, lui, commence à faire école.

Powell, cible favorite d’un Trump en croisade

Quand Donald Trump tweete, les secousses sont sismiques. Sa dernière publication sur Truth Social vise Powell de plein fouet

Ce type est un abruti total et complet. 

Rien que ça. Et ce n’est pas un dérapage isolé.

L’ancien président veut que la Fed abaisse les taux d’au moins deux points. Selon lui, cela permettrait d’économiser jusqu’à 1 000 milliards de dollars par an. Il accuse Powell de plomber l’économie pour des raisons politiques. Le gouverneur Waller, pourtant nommé par Trump, reste stoïque : « Notre mandat, c’est l’emploi et la stabilité des prix. Pas de refinancer la dette de l’État ».

Mais Trump continue d’agiter la menace : « Peut-être que je devrais changer d’avis et le virer ». En pleine année électorale, ces attaques s’inscrivent dans un plan de reconquête. Une Fed indépendante ? Sur le papier, oui. Dans les faits, c’est plus compliqué.

À noter : le marché n’a pas encore intégré un changement en juillet. Les futures indiquent plutôt septembre. Mais la pression politique, elle, ne baisse pas d’un iota.

Et si Trump forçait le changement à coups de tweets plus efficaces que mille réunions du FOMC ?

L’économie américaine entre signaux faibles et signaux d’alarme

D’un côté, des analystes comme John Leer (Morning Consult) estiment que l’économie « tient bon malgré l’incertitude ». De l’autre, plusieurs indicateurs clignotent.

  • Le chômage chez les diplômés atteint 7 %, un record depuis 25 ans ;
  • Le rapport Challenger annonce une hausse de 47 % des projets de licenciements en un an ;
  • Le taux de chômage pourrait grimper à 4,8 % d’ici fin 2025 selon Pantheon Macroeconomics ;
  • EY-Parthenon prévoit une croissance à peine à 0,8 % au dernier trimestre ;
  • Le bitcoin s’échange à 102 466 dollars la pièce ;
  • 34 % des petites entreprises ne trouvent pas de candidats pour leurs postes vacants.

Même les indices manufacturiers plongent : celui de la Fed de Philadelphie a atteint son plus bas niveau depuis mai 2020. Waller appelle cela « des fissures dans le mur de l’emploi ». Pour lui, les effets des tarifs douaniers seront modérés et surtout temporaires. Mieux vaut agir tôt que trop tard.

Mais tout le monde ne partage pas son analyse. Michael Pearce (Oxford Economics) pense que l’économie ne faiblit pas encore assez pour justifier une baisse immédiate.

Alors, la Fed doit-elle anticiper ou attendre que les murs craquent ?

Les signaux économiques divergent, les interprétations s’entrechoquent, et les pressions politiques atteignent des sommets. Un gouverneur sort du rang, un président pastiche la guerre civile monétaire en public. Mais au fond, un paramètre géopolitique pèse plus lourd qu’on ne l’avoue : les tensions au Moyen-Orient. L’incertitude liée à ces conflits pousse la Fed à temporiser. Dans cette équation complexe, un mouvement trop précoce sur les taux pourrait rallumer l’inflation. Le timing reste donc suspendu à bien plus qu’un graphique ou une courbe.

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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