Fin d’une ère chez Berkshire Hathaway : Warren Buffett prépare sa sortie
À 94 ans, Warren Buffett prépare sa sortie. À Omaha, il a nommé son héritier : Greg Abel. Discret, fidèle, méthodique. L’annonce, faite devant des milliers d’actionnaires, tourne une page. Berkshire Hathaway entre dans l’après-Buffett. L’événement ne marque pas une fin. C’est une passation, mûrement réfléchie, entre prudence légendaire et défis nouveaux. Ce n’est pas tous les jours qu’un empire change de main, sans trembler.
En bref
- Warren Buffett passera la main à Greg Abel après six décennies à diriger Berkshire Hathaway.
- La succession a été annoncée sobrement, dans le théâtre sacré de l’assemblée à Omaha.
- Abel hérite d’un conglomérat solide, mais exposé aux risques climatiques et technologiques mondiaux.
- Buffett conserve ses actions, affichant une confiance intacte malgré la volatilité ambiante du marché.
Berkshire Hathaway : un empire légué dans le calme
Warren Buffett, celui a annoncé son retrait de la bourse l’année dernière, a toujours aimé surprendre sans choquer. Il l’a encore prouvé cette année à Omaha. Sur scène, il désigne Greg Abel comme prochain PDG. Simplement. Directement. Sans prévenir. Abel, vice-président des activités non-assurance, se retrouve propulsé à la tête de l’empire. Buffett rassure :
Je resterai dans l’ombre, mais Greg aura le dernier mot.
À ses côtés, Abel ne bronche pas. La salle, elle, applaudit longuement. Ron Olson, membre du conseil, confirme :
Greg est prêt. Nous le savons depuis longtemps.
Même les sceptiques le reconnaissent. Cette succession était préparée depuis des années. Buffett a toujours préféré les transitions douces aux ruptures brutales. C’est sa marque de fabrique : la stratégie du long terme, appliquée à sa propre sortie.
Le conseil d’administration votera officiellement dans les mois à venir. Mais le verdict est déjà connu : ce sera oui. À l’unanimité.
Warren Buffett : lucidité, symboles et convictions
Derrière l’annonce, il y a un message. Buffett n’a jamais aimé les tambours inutiles. Il parle peu, mais quand il parle, il livre ses vérités. Sur scène, il dénonce un système budgétaire américain qu’il juge « insoutenable ». Il décrit l’économie comme une « cathédrale attachée à un casino ».
La métaphore est parlante : il faut continuer à construire, pas juste à parier. Buffett garde ses actions. Toutes. Il déclare :
C’est un choix économique. Je crois en Greg.
Il reste, mais plus comme une ombre que comme une torche. Ce qui l’inquiète le plus ? L’explosion des dettes et les dérives fiscales. Et le marché ? Il le juge nerveux, peu discipliné, de plus en plus court-termiste.
Buffett, c’est l’investisseur du siècle, mais il voit ce siècle partir de travers. Alors, il transmet. Et s’efface. Mais à sa manière : en continuant d’investir avec ses convictions.
Greg Abel : cap sur les défis du siècle
Greg Abel n’arrive pas dans un fauteuil. Il hérite d’un navire puissant, mais en pleine tempête. Climat, dette, technologie, régulation : tout bouge. Tout s’accélère. Dans l’énergie, il gère déjà les incendies à répétition. Littéralement. 1,1 milliard de pertes liées aux feux en Californie. La gestion du risque est cruciale.
Dans la finance, le bitcoin défie ses repères. Buffett disait : « Rat poison ». Simon Lutz le rappelle sur X :
Ce poison, c’est l’attaque contre la Banque des Règlements Internationaux.
La mèche est allumée, et Abel devra marcher dessus sans trembler. Buffett lui laisse 348 milliards de cash. Mais aussi une éthique de l’investissement rigoureuse. Voici les chiffres clés du moment :
- 348 milliards $ : réserves de Berkshire ;
- 781 % : performance pour le bitcoin depuis 2020 ;
- 150 % : performance de Berkshire sur la même période ;
- 809 000 $ : prix d’une action classe A ;
- 1 % : taxe sur les rachats qui freine le buyback.
Un message adressé à Wall Street
Ce transfert de pouvoir dépasse Berkshire. C’est un message au monde de la finance. Le capitalisme de grand-papa passe la main au capitalisme sous stress. Buffett reste un mythe, mais Abel devient le gardien du temple. Pas de révolution annoncée, mais une continuité sous pression.
Le contexte est chargé : marché imprévisible, régulations nouvelles, actifs numériques envahissants. Mais Berkshire garde ses principes : patience, discipline, cash. Abel devra aussi faire face à un public différent. Moins patient. Moins fidèle. L’époque des actionnaires à vie s’achève. L’instantané prend le dessus.
Et pourtant, Buffett croit en son choix. Il affirme que les perspectives seront meilleures avec Abel. Il confesse :
Je garde chaque action. Ce n’est pas sentimental, c’est rationnel.
Le message est clair : le navire reste solide, même sans son capitaine historique. La vraie question : Abel saura-t-il rester lui-même tout en incarnant Buffett ?
Warren Buffett est le genre de financier qui sait naviguer dans des eaux troubles. Récemment, alors que la tendance générale est à la débandade chez les gens fortunés, sur fond de tensions tarifaires, lui est resté impassible. Résultat : 23,4 milliards de dollars de gains personnels.
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