Guerre commerciale : La Chine paie le prix fort… baisse historique de l’activité industrielle !
L’industrie chinoise montre des signes de faiblesse. Pour la première fois en plus d’un an, l’activité manufacturière du pays s’est contractée, selon les derniers chiffres du Bureau national des statistiques. En effet, la nouvelle offensive tarifaire américaine relancée par Donald Trump, avec des droits de douane allant jusqu’à 145 %, commence par produire ses effets. À Wall Street comme à Pékin, l’inquiétude grimpe. Ce bras de fer commercial entre les deux puissances réveille les craintes d’un ralentissement global aux conséquences systémiques.
En bref
- La guerre commerciale relancée par Donald Trump fragilise déjà l’économie chinoise, avec des mesures douanières massives à 145 %.
- L’indice PMI manufacturier de la Chine chute à 49 en avril 2025, signe d’une contraction de l’activité industrielle pour la première fois depuis plus d’un an.
- D’autres indicateurs, comme le PMI des services et les prévisions de croissance, confirment un ralentissement économique généralisé.
- La Chine adopte une ligne dure face aux États-Unis, accentuant son isolement économique au lieu de chercher l’apaisement.
L’industrie chinoise sous pression
Les premiers chiffres sont tombés comme une alerte sur les marchés. En effet, l’indice PMI manufacturier de la Chine s’est établi à 49 en avril, contre 50,5 en mars. Un seuil inférieur à 50 signale une contraction de l’activité industrielle.
Selon le Bureau national des statistiques, cette baisse est attribuée à une base de comparaison élevée et à des « changements brutaux dans l’environnement extérieur ». C’est la plus forte contraction enregistrée depuis décembre 2023, une inflexion qui coïncide avec le retour offensif des mesures protectionnistes américaines.
Washington a en effet imposé des droits de douane prohibitifs de 145 % sur la majorité des produits chinois. Bien que certains secteurs comme l’électronique et les importations d’acier et d’aluminium pour l’automobile aient été exemptés, le message politique est clair : la relance d’un nationalisme économique dur, avec pour cible frontale la Chine.
Ce repli manufacturier s’insère dans un climat économique globalement tendu. Les données révèlent un ralentissement plus important que le seul secteur industriel. Parmi les éléments notables, il y a notamment :
- L’indice PMI non-manufacturier, qui mesure le secteur des services, a reculé à 50,4 en avril, contre 50,8 en mars, ce qui signale un quasi-ralentissement dans ce domaine aussi ;
- La Société Générale anticipe une chute de 70 % des exportations chinoises vers les États-Unis, ce qui représente un choc direct négatif de 2 % sur le PIB ;
- Oxford Economics estime que « l’impact des tarifs douaniers signifie que l’objectif de croissance de la Chine n’est plus réalisable » ;
- Les banques UBS et Goldman Sachs ont abaissé leurs prévisions de croissance pour la Chine en 2025 à environ 4 %, alors que Pékin vise officiellement 5 %.
Ces chiffres dessinent le portrait d’un ralentissement profond, amplifié par des tensions commerciales durables, et font craindre une perte de compétitivité pour l’économie chinoise.
Une réponse timide de Pékin, entre résistances politiques et mesures ciblées
Tandis que les indicateurs s’enfoncent dans le rouge, la réaction de Pékin reste mesurée, presque prudente. Le gouvernement chinois a annoncé cette semaine des mesures ciblées pour soutenir les entreprises exportatrices en difficulté, notamment par l’accès facilité au crédit et par des incitations à la consommation intérieure.
Cependant, aucune initiative de relance massive n’a été dévoilée. Ting Lu, économiste en chef pour la Chine chez Nomura, a déclaré :
Nous pensons que Pékin doit prendre des mesures plus audacieuses.
Dans une note récente, il appelle à affronter les défis structurels que sont « l’effondrement du marché immobilier, la réforme du système de retraite, et l’amélioration des relations internationales ». Pour l’instant, le pouvoir central semble vouloir temporiser, et privilégie la résilience à l’intervention frontale.
Sur le plan diplomatique, Pékin adopte une posture offensive. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a mis en garde les partenaires internationaux contre toute complaisance face aux pressions tarifaires de Washington. « Céder au chantage douanier ne ferait qu’enhardir le tyran », a-t-il lancé.
Ce discours souligne un refus de céder aux exigences américaines, mais aussi une forme d’isolement croissant. En refusant d’ouvrir la voie à des négociations commerciales, la Chine pourrait aggraver un isolement économique déjà perceptible sur les marchés.
Cette posture de fermeté a des implications lourdes, tant à court terme qu’à moyen terme. Si Pékin continue à exclure une relance massive et refuse d’assouplir ses positions diplomatiques, le risque est celui d’un ralentissement prolongé et d’une perte de confiance des investisseurs. Dans un tel climat, les flux de capitaux pourraient se détourner des actifs traditionnels chinois. Certains analystes estiment déjà que cette instabilité pourrait indirectement renforcer l’attrait des cryptos, considérés par une partie du marché comme une alternative aux tensions monétaires et géopolitiques croissantes.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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