Immobilier : Les prêts explosent à nouveau en France !
Le marché du crédit immobilier, longtemps à l’arrêt, amorce une reprise nette. En deux mois, la demande de prêts a presque doublé, portée par une baisse des taux et une réouverture des vannes bancaires. Après deux années de blocage lié à la hausse brutale du coût de l’argent, le retournement était attendu. Cependant, cette embellie est-elle durable ou un simple effet de rattrapage ? Tandis qu’avril marque une inflexion, le secteur s’interroge : assiste-t-on au début d’un cycle ou à une parenthèse fragile ?
En bref
- Après un long ralentissement, le crédit immobilier en France connaît un net redémarrage au printemps.
- La demande de prêts a bondi à 12,6 milliards d’euros en avril, contre seulement 6,9 milliards en février, selon la Banque de France.
- Cette reprise est alimentée par une baisse marquée des taux d’intérêt, tombés à 3,13 % en moyenne en avril.
- Les incertitudes économiques, les tensions sur l’offre et les décisions futures de la BCE rendent la reprise encore fragile.
Une reprise tangible portée par la baisse des taux
Les prix de l’immobilier repartent à la hausse après dix-huit mois de baisse. Ainsi, la demande de crédits immobiliers en France connaît un net redressement depuis le début du printemps. D’après les chiffres de la Banque de France, le montant des nouveaux prêts a atteint 12,6 milliards d’euros en avril, contre 6,9 milliards d’euros en février, qui marquait alors un plus bas sur la décennie.
Après une année 2024 compliquée pour le marché immobilier, les signaux de reprise se confirment. L’élément déclencheur de ce retournement de tendance est la baisse marquée des taux d’intérêt, amorcée dès le premier trimestre de l’année.
Voici les niveaux de taux les plus compétitifs observés :
- 2,55 % sur 10 ans ;
- 2,65 % sur 15 ans ;
- 2,90 % sur 20 ans ;
- 3,00 % sur 25 ans.
Par ailleurs, le taux moyen des crédits à l’habitat (hors renégociations, frais et assurances) a baissé à 3,13 % en avril, contre 3,20 % en mars et 4,2 % en début d’année. Cette évolution, qualifiée de « net recul », explique en grande partie le retour des emprunteurs sur le marché.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a d’ailleurs confirmé sur France 2 que « le contexte actuel est favorable à l’emprunt ». Il a souligné l’écart significatif par rapport aux taux pratiqués il y a encore quelques mois.
Les banques, en assouplissant progressivement leurs barèmes, réinjectent ainsi un minimum de fluidité sur un marché jusque-là engorgé par le coût du crédit.
Des signes de ralentissement : la reprise déjà sous tension ?
Cet élan reste fragile. En effet, une hausse du taux moyen a été observée dès le mois de mai, ce qui a marqué une première inflexion depuis décembre 2023. Contrairement à la tendance observée en avril, cette remontée concerne l’ensemble des types de projets (immobilier neuf, ancien, ou travaux), et toutes les durées.
Si le taux moyen reste contenu autour de 3,1 %, il pourrait se stabiliser, voire repartir légèrement à la hausse dans les mois à venir. Ces évolutions signalent que la fenêtre actuelle pourrait se refermer plus vite.
La stabilisation évoquée s’intègre dans un contexte d’attentisme prudent chez les établissements bancaires. Début juin, 87 % des taux sont restés stables, tandis que 13 % seulement ont encore baissé, principalement sur les durées courtes.
Autrement dit, la dynamique d’ajustement rapide des taux à la baisse semble s’essouffler. Cette situation pourrait inciter de nombreux candidats à l’achat à accélérer leurs démarches, par peur de voir les conditions de financement se durcir à nouveau.
En parallèle, les tensions durables sur l’offre de biens, les incertitudes macroéconomiques et l’évolution de la politique monétaire de la BCE continueront de jouer un rôle primordial dans les mois à venir.
Dans ce contexte d’assouplissement des conditions d’accès au crédit, certains emprunteurs envisagent aussi des alternatives de financement, notamment par la mobilisation de plus-values issues d’investissements en crypto, le bitcoin en tête, qui devient pour certains un levier pour constituer un apport ou sécuriser un projet immobilier.
Si la reprise du crédit immobilier est indéniable grâce à la baisse des taux par la BCE, elle repose encore sur des bases incertaines. Le retour de conditions plus favorables au crédit a certes redonné un souffle au marché, mais les signaux récents laissent penser que ce cycle positif pourrait être de courte durée. Entre stabilisation, ajustements réglementaires potentiels et évolutions monétaires européennes, les prochaines semaines seront décisives pour savoir si ce réveil constitue un rebond ponctuel… ou le début d’un nouveau cycle structurel.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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