La Chine coupe l’accès aux terres rares : Une menace directe pour le dollar selon un analyste
Dans l’escalade sino-américaine, un levier discret prend une dimension explosive : les terres rares. Incontournables dans les technologies de pointe, ces matériaux deviennent l’arme silencieuse d’un duel stratégique où se mêlent souveraineté industrielle et affrontement monétaire.
En bref
- La Chine impose des restrictions sur l’exportation de terres rares, ressources clés pour l’industrie militaire et technologique américaine.
- Selon l’analyste Luke Gromen, cette décision menace directement l’équilibre monétaire mondial dominé par le dollar.
- Les États-Unis répliquent avec des tarifs douaniers à 100 %, révélant l’escalade des tensions économiques entre Pékin et Washington.
- Le Bitcoin et l’or apparaissent comme des refuges face à la dépréciation monétaire, selon plusieurs experts du marché.
Les terres rares : le levier géopolitique de Pékin contre le dollar
Dans un entretien accordé au podcast « Truth For The Commoner », l’analyste macroéconomique Luke Gromen a révélé une évolution géopolitique majeure : la Chine a officiellement restreint l’exportation de ses terres rares, notamment à destination du complexe militaro-industriel américain.
Pour Gromen, cette décision constitue bien plus qu’un simple acte commercial. Elle remet en question l’un des piliers invisibles de la domination du dollar. « La Chine interdit désormais la vente de ces minéraux critiques au complexe militaro-industriel américain », a-t-il déclaré, ajoutant que « si vous touchiez au volet monétaire de l’ordre mondial fondé sur des règles, les États-Unis envoyaient leur armée pour vous écraser ».
Selon lui, cette logique d’intervention militaire pour protéger l’hégémonie du dollar a été à l’œuvre dans des cas comme ceux de Saddam Hussein ou de Mouammar Kadhafi.
Voici les faits marquants à retenir de cette situation :
- La Chine produit plus de 90 % des terres rares mondiales, des éléments essentiels pour la fabrication de composants électroniques, de batteries, de semi-conducteurs et de systèmes de défense ;
- Pékin a officiellement restreint l’exportation de ces minéraux vers les États-Unis, visant en particulier les applications militaires ;
- En réponse, Donald Trump a annoncé des tarifs douaniers à 100 % sur les produits chinois, illustrant la montée des tensions commerciales ;
- Luke Gromen estime que cette décision dévoile une asymétrie de pouvoir : « la Chine a beaucoup plus de levier que ce que la plupart des commentateurs occidentaux admettent ».
Ces restrictions ne sont pas qu’un nouvel épisode de la guerre économique sino-américaine. Elles touchent un système monétaire international en mutation. En mettant la pression sur l’une des chaînes d’approvisionnement les plus critiques de l’Occident, la Chine signale qu’elle est prête à utiliser sa position dominante sur les ressources stratégiques comme un instrument de politique monétaire indirecte.
Le bitcoin, l’or et la quête d’alternatives à une monnaie en déclin
Pendant que les tensions s’exacerbent entre les deux premières puissances économiques mondiales, certains observateurs voient dans cette situation une opportunité historique pour les actifs dits « hard money », à commencer par le bitcoin et l’or.
Pour Luke Gromen, le diagnostic est sans appel : « un standard monétaire basé sur des actifs solides est la seule solution aux problèmes économiques actuels des États-Unis ». Il estime que les monnaies numériques adossées au dollar, comme les stablecoins, ne sont que des solutions temporaires, incapables de répondre au problème structurel de fond : la dépréciation accélérée de la monnaie fiduciaire.
Les chiffres confirment cette tendance inquiétante. Pour The Kobeissi Letter, le Dollar Currency Index (DXY) est en passe de connaître sa pire année depuis 1973, avec une baisse supérieure à 10 % depuis janvier.
Pire encore, le dollar aurait perdu 40 % de son pouvoir d’achat depuis l’an 2000. Dans ce contexte, l’attrait pour le bitcoin ou l’or s’explique moins par la spéculation que par un instinct de préservation du pouvoir d’achat, tant chez les particuliers que chez les institutions. Gromen affirme que ces actifs continueront de monter à mesure que les investisseurs chercheront à protéger leur épargne de l’inflation et de la dévaluation.
Cette redirection vers des valeurs refuges, qu’elles soient numériques ou matérielles, pose inévitablement la question du futur rôle des monnaies décentralisées dans l’économie mondiale. Si le dollar devait continuer de perdre son statut de monnaie de réserve dominante, un nouveau paradigme pourrait émerger, fondé non plus sur la puissance militaire ou les accords de Bretton Woods, mais sur des mécanismes de rareté programmée, de transparence et de souveraineté individuelle.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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