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Le bitcoin (BTC) subventionne la transition énergétique !

ven 22 Juil 2022 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Trêve d’obscurantisme. Un watt consommé par le réseau Bitcoin n’est pas forcément un watt de trop. Réalisons enfin que le mining de BTC est un bel atout pour la transition énergétique.

Les mineurs de bitcoins (BTC) empochent encore moins de revenus

Bitcoin (BTC), accélérateur de la transition énergétique

Il fait sens d’intégrer les mineurs de bitcoins aux réseaux électriques se tournant vers l’énergie renouvelable. Il suffit de s’intéresser un peu au fonctionnement d’un réseau électrique pour s’en convaincre.

Commençons par dire que la quantité d’électricité injectée sur un réseau doit être toujours égale à la quantité d’électricité consommée. Sans quoi, c’est le blackout.

Pour le dire un peu plus techniquement, le réseau doit afficher en permanence une fréquence 50 hertz. Cette fréquence est la jauge permettant de s’assurer que l’offre est égale à la demande. Tout écart par rapport à ces 50 hertz est un danger pour la sûreté du système.

Voici pour aller plus loin une vidéo de Mr Bidouille qui a pu visiter la « tour de contrôle » de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français. Là où l’on surveille ces 50 hertz.

En France, le pilotage de la quantité d’électricité injectée dans le réseau est notamment facilitée par nos barrages hydroélectriques. Ces derniers permettent de réagir rapidement face aux variations inattendues de la demande et d’éviter les gaspillages, un luxe dont de nombreux pays ne jouissent pas.

Ce manque de réactivité est exacerbé depuis le début de la transition énergétique en raison de l’intermittence des énergies renouvelables. Les aléas climatiques compliquent la vie des gestionnaires de réseau électrique. Surtout en Allemagne, lorsque le vent souffle trop…

En effet, l’électricité issue de l’éolien est prioritaire chez nos voisins d’Outre-Rhin. Les distributeurs d’énergie sont obligés de l’acheter à un prix garanti, même s’ils n’en ont pas besoin ! Si bien qu’en cas de vents très forts, le prix de l’électricité s’écroule.

La conséquence néfaste est qu’il devient plus intéressant pour les centrales nucléaires de payer pour que l’on absorbe leur production plutôt que de supporter les coûts d’arrêt/redémarrage de leur centrale. Pourquoi ? Parce que les cœurs nucléaires sont momentanément « empoisonnés » par leurs produits de fission (effets dits Xénon ou Samarium)…

Cela veut-il dire que les ménages allemands paient leur électricité moins cher ? Non. Au contraire, puisque les distributeurs sont obligés d’acheter une électricité dont, trop souvent, personne n’a besoin. Ce coût sera donc répercuté sur le consommateur final.

Tout le monde y perd sauf les producteurs d’énergie éolienne. À moins d’intégrer le bitcoin dans l’équation. Qu’on se le dise, un Méga watt consommé par un mineur de BTC n’est pas forcément un Méga watt de trop.

Enter Bitcoin

Les mineurs de bitcoins pourraient rendre service en s’installant près des centrales nucléaires pour compenser en quelque sorte les frais occasionnés par les trop-pleins d’électricité induits par la transition énergétique européenne. Des frais qui risquent fort d’aller grandissant.

En 2020, la production d’électricité éolienne terrestre a augmenté de 144 TWh (+11 %) et de 25 TWh (+29 %) pour l’éolien en mer. Par ailleurs, atteindre les 8 000 TWh requis en 2030 pour respecter le scénario « émissions de CO2 nettes nulles en 2050 » nécessitera d’augmenter la production de 18 % par an en moyenne entre 2021 et 2030 :

Wind power generation in the net zero scenario
Source : IEA

Le Texas est un cas d’école étant donné que son électricité provient à 45 % d’énergie renouvelable. Beaucoup d’éolien, mais aussi du nucléaire. Le reste provient du charbon et, surtout, du gaz récupéré en même temps que l’extraction du pétrole de schiste.

L’arrivée des mineurs de BTC au Texas a permis de renforcer le réseau électrique. Ils ont offert un débouché lucratif constant pour les excédents d’électricité provoqués par l’imprévisibilité des conditions climatiques.

Cela étant dit, il sera intéressant de voir si l’augmentation du prix gaz n’incitera pas certains mineurs à relocaliser leurs opérations autre part, là où se trouvent des excédents d’énergie renouvelable chroniques. C’est typiquement le cas des barrages hydroélectriques africains dont la production met des années avant d’être entièrement absorbée par la population.

En somme, l’électricité achetée par les mineurs de BTC est une subvention bienvenue pour financer la transition énergétique. Le dernier rapport du Bitcoin Mining Council révèle d’ailleurs que 60 % de l’énergie utilisée pour sécuriser le réseau est renouvelable.

Bien entendu, les mineurs doivent arrêter leurs machines sur commande. De cette manière, les mineurs deviennent partie intégrante de la gestion efficiente d’un réseau en libérant des watts de manière instantanée.

Le mining de BTC doit toujours être déployé de concert avec les gestionnaires de réseau. Le but étant de ne pas installer trop de machines de mining au mauvais endroit, ce qui pourrait in fine alourdir la facture d’électricité de la population.

Sébastien Gouspillou, CEO de la société de mining Big Block, a bien résumé la chose dans son rapport produit à l’attention du gouvernement salvadorien :

« Le mining de bitcoins doit être socialement utile. Il ne doit pas entrer en concurrence avec la demande traditionnelle, jamais. Il doit être mis en place là où il y a une capacité supplémentaire afin d’optimiser le ratio capacité installée/consommation. Organisé de cette manière, le mining devient une bénédiction pour un pays. Dans le cas contraire, il peut rapidement devenir une menace pour l’approvisionnement de la population et créer une sorte de situation chaotique. Il semble donc que le mining doit absolument être encadré par l’État, tant pour le confort de la population que pour la réputation du bitcoin. Les machines de mining doivent être mobiles, en conteneurs, afin de pouvoir s’adapter à l’évolution du paysage électrique du pays. »

Les mineurs de bitcoins sont les acheteurs en dernier ressort de l’énergie renouvelable dont personne ne veut. Chaque État devrait l’intégrer dans sa stratégie de financement de sa transition énergétique.

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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