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Le taux du Livret A tombera à 1,7 % dès ce 1er août en France !

20h15 ▪ 6 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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L’épargne préférée des Français s’apprête à subir un sérieux revers. Le taux du Livret A, détenu par plus de 55 millions de personnes, tombera à 1,7 % au 1er août 2025, contre 2,4 % aujourd’hui. Une baisse marquante, la plus forte depuis 2009, validée par la Banque de France et conforme à la formule réglementaire. Dans un climat économique encore fragile, cette décision relance le débat sur la rentabilité de l’épargne réglementée et interroge sur les choix futurs des épargnants en quête de solutions alternatives.

Un carnet Livret A rouge tombe en spirale vers le sol, entraînant un chiffre « 1,7 % » qui flotte derrière, ce qui symbolise la chute du taux en France. Un retraité en béret regarde la scène, bouche ouverte.

En bref

  • Le taux du Livret A passera de 2,4 % à 1,7 % au 1er août 2025, marquant sa plus forte baisse depuis 2009.
  • Cette diminution est conforme à la formule réglementaire, fondée sur l’inflation (0,88 % au 1er semestre) et les taux interbancaires.
  • Le Livret A reste le placement préféré des Français avec plus de 444 milliards d’euros déposés en mai 2025.
  • La mesure vise à alléger la charge de la dette des organismes HLM, leur redonnant près d’un milliard d’euros d’investissement sur deux ans.

Le virage réglementaire : une baisse guidée par la formule officielle

Le ministère de l’Économie a officialisé ce 16 juillet une décision qui impactera des millions de Français. Le taux du Livret A sera abaissé à 1,7 % à compter du 1er août 2025, contre 2,4 % depuis le mois de février.

Il s’agit de la plus forte baisse depuis 2009, appliquée conformément à la formule réglementaire. Cette dernière repose sur deux paramètres principaux : la moyenne semestrielle de l’inflation hors tabac et le taux d’intérêt interbancaire de la zone euro.

Le gouvernement explique que « le niveau d’inflation est tombé à 0,88 % au premier semestre », rendant cette révision conforme aux règles. La Banque de France, chargée de la recommandation technique, a validé le nouveau taux, et Bercy l’a suivi sans ajustement discrétionnaire.

Plusieurs éléments factuels permettent de mesurer la portée de cette décision :

  • Il s’agit de la deuxième baisse en 2025 : le taux était encore à 3 % en janvier ;
  • Le Livret A reste le produit d’épargne le plus utilisé en France, avec plus de 444 milliards d’euros déposés en mai ;
  • La dernière chute d’une telle ampleur remonte à 2009, en pleine crise financière, lorsque le taux était tombé à 1,25 % ;
  • Le taux de 1,7 % reste supérieur à l’inflation actuelle, mais sa baisse rapide peut fragiliser la confiance des épargnants ;
  • La formule de calcul n’a pas été contournée : contrairement au Livret d’épargne populaire, le gouvernement n’a appliqué aucune dérogation pour limiter la baisse.

Loin d’être anodine, cette annonce illustre la fragilité de la rémunération de l’épargne réglementée face aux évolutions macroéconomiques. Elle souligne aussi la volonté de l’État de maintenir la lisibilité du dispositif, malgré les effets potentiellement négatifs sur le pouvoir d’achat des épargnants.

Le Livret A comme levier politique et financier : à qui profite la baisse ?

Au-delà de sa dimension strictement réglementaire, cette réduction du taux du Livret A répond aussi à des enjeux économiques globales, notamment dans le financement du logement social. En effet, le gouvernement précise que cette baisse permettra de réduire la charge de la dette des organismes HLM, dont une grande partie est indexée sur le taux du Livret A.

« La baisse du taux du livret A rendra aux acteurs du logement social près d’un milliard d’euros de capacités d’investissement sur deux ans », précise le site officiel du ministère de l’Économie. En abaissant ce coût de financement, l’État cherche donc à stimuler les investissements dans un secteur en tension, tout en évitant d’alourdir sa propre dette publique.

Ce levier budgétaire s’insère dans une stratégie plus globale de relance économique par l’offre, visant à alléger les contraintes de crédit des bailleurs sociaux et à réduire indirectement les coûts pour les PME.

À l’inverse, du côté des ménages, la perspective d’une rémunération nette inférieure à l’inflation réelle à venir pourrait favoriser un désintérêt progressif pour ce type d’épargne réglementée, au profit de produits plus dynamiques ou alternatifs. La Banque de France maintient toutefois que le taux de 1,7 % reste « net de fiscalité et au-dessus de l’inflation actuelle », ce qui en fait encore une option sécurisée.

Dans ce contexte de rémunération en baisse, les regards se tournent de plus en plus vers des alternatives perçues comme plus dynamiques. Parmi elles, le bitcoin et les cryptos gagnent en visibilité auprès des épargnants en quête de rendement. Si leur volatilité reste élevée, leur adoption progresse, notamment chez les jeunes actifs. Ce recentrage des stratégies d’épargne pourrait contribuer à redessiner le paysage financier français, où les produits traditionnels peinent à rivaliser avec des actifs numériques en pleine mutation, portés par une logique de rareté et d’innovation monétaire.

À moyen terme, si l’inflation repart à la hausse ou si la rémunération de l’épargne reste durablement inférieure aux standards du marché, les flux d’épargne pourraient basculer vers d’autres véhicules, comme l’assurance-vie, les SCPI, voire les cryptos pour les profils plus avertis, ce qui pourrait exploser davantage l’épargne des Français.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.