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Les Américains veulent profiter de l'IA, mais craignent de perdre ce qui les rend humains

18h30 ▪ 5 min de lecture ▪ par Fenelon L.
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L’intelligence artificielle s’impose désormais dans le quotidien, au point de devenir incontournable. Si ses usages séduisent, notamment pour simplifier le quotidien, elle nourrit aussi des craintes profondes. Une enquête du Pew Research Center, menée en juin 2025, met en lumière un paradoxe : les Américains redoutent que l’IA ne menace leur essence humaine..

Un homme américain découvre son reflet mi-humain d'IA, mi-cybernétique, dans un miroir brisé, éclairé par une lumière orange inquiétante.

En bref

  • La moitié des Américains se disent plus inquiets qu’enthousiastes face à l’IA.
  • 73 % accepteraient son aide pour les tâches domestiques, mais 61 % veulent plus de contrôle.
  • 53 % estiment que l’IA réduit la créativité, et 50 % qu’elle fragilise les relations humaines.
  • Le clivage entre experts et grand public illustre une défiance croissante envers cette technologie.

L’IA au quotidien séduit mais inquiète profondément les Américains

Publié en septembre 2025, le sondage du Pew Research Center a interrogé plus de 5 000 adultes américains sur leur perception de l’intelligence artificielle. Les résultats révèlent un mélange de fascination et d’inquiétude. 

Près d’un Américain sur deux se dit aujourd’hui davantage préoccupé qu’enthousiaste, une hausse marquée par rapport à 2019. À l’inverse, seuls 10 % se déclarent franchement enthousiastes face à son essor.

Pourtant, le recours à l’IA s’ancre déjà dans le quotidien. 73 % des répondants accepteraient de déléguer certaines tâches répétitives, comme le ménage ou la planification. Mais ce consentement s’accompagne d’un désir de contrôle : 61 % exigent des garde-fous pour que l’IA n’envahisse pas toutes les sphères de leur vie.

Cette ambivalence traduit une inquiétude profonde. Plus de la moitié des sondés jugent que l’IA réduit la créativité et affaiblit les relations sociales. Autrement dit, l’IA séduit pour sa praticité, mais effraie par son potentiel déshumanisant.

Un clivage générationnel et culturel

L’étude met aussi en évidence un fossé générationnel. Les moins de 30 ans, pourtant les plus familiers de l’IA, se montrent paradoxalement plus pessimistes. 61 % estiment qu’elle nuira à la créativité, contre seulement 42 % des plus de 65 ans.

Cette méfiance s’exprime également dans le milieu académique. Sur les campus américains, une enquête récente révèle que même la génération Z doute de l’impact positif de l’IA sur l’apprentissage universitaire. Beaucoup redoutent qu’elle affaiblisse la qualité de l’enseignement et dévalorise les diplômes.

À l’échelle internationale, le malaise américain n’est pas isolé. Le rapport AI Index 2025 de Stanford confirme la montée des inquiétudes dans les pays développés, malgré les gains d’efficacité reconnus. En Europe, l’Allemagne et le Royaume-Uni partagent une perception similaire : l’IA est davantage vue comme un risque que comme une opportunité.

Enfin, la confiance reste un point de fragilité majeur. Plus de la moitié des Américains reconnaissent ne pas savoir distinguer un contenu généré par une IA d’un contenu humain. Cette perte de repères alimente une défiance croissante, d’autant plus marquée que la confiance envers les grandes entreprises technologiques recule depuis plusieurs années.

Un fossé entre experts et grand public

Les divergences ne s’arrêtent pas aux générations. Elles se creusent aussi entre experts et citoyens. Quand 56 % des spécialistes de l’IA anticipent un impact globalement positif sur l’économie américaine, seuls 17 % du grand public partagent cet avis. Cette fracture révèle un enjeu de perception : l’IA est vue par les élites comme une opportunité, mais par les citoyens comme une menace sociale.

Les minorités et les personnes vulnérables expriment des craintes encore plus marquées. Pour elles, l’IA tend à amplifier les discriminations existantes. Une inquiétude confirmée par plusieurs études universitaires montrant que les algorithmes reproduisent les biais sociaux, notamment en matière d’emploi et de justice.

Enfin, la dimension réglementaire devient incontournable. Selon une étude Gallup-SCSP 2025, 72 % des Américains souhaitent un encadrement plus strict de l’IA par le gouvernement. Cette exigence traduit une prise de conscience collective : l’innovation doit rester au service de l’humain, et non l’inverse.

Ainsi, si l’IA s’impose comme un outil incontournable du quotidien américain, son adoption reste freinée par une crainte diffuse : perdre ce qui fait la singularité humaine. Entre fascination et inquiétude, le débat ne fait que s’ouvrir. Et il pourrait bien redessiner, dans les années à venir, l’équilibre entre technologie, société et démocratie.

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Fenelon L.

Passionné par le Bitcoin, j'aime explorer les méandres de la blockchain et des cryptos et je partage mes découvertes avec la communauté. Mon rêve est de vivre dans un monde où la vie privée et la liberté financière sont garanties pour tous, et je crois fermement que Bitcoin est l'outil qui peut rendre cela possible.

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