Les États-Unis et la Chine continuent les négociations commerciales ce mardi
Tandis que Washington et Pékin ouvrent à nouveau un canal diplomatique à Londres, les tensions sur les terres rares et les semi-conducteurs menacent l’équilibre global. Face à la délégation chinoise, Washington affiche sa fermeté. Donald Trump, fidèle à son style, donne le ton : « la Chine n’est pas facile ». Derrière cette formule, une réalité se dessine : aucun des deux camps ne semble prêt à céder sur des enjeux aussi stratégiques qu’explosifs.
En bref
- Les États-Unis et la Chine ont repris leurs négociations commerciales ce lundi à Londres, dans un contexte de tensions persistantes.
- Donald Trump a commenté les discussions en déclarant que « la Chine n’est pas facile », tout en assurant recevoir de « bons rapports ».
- La délégation américaine, menée par des figures de haut rang, souhaite assouplir certaines restrictions sur les exportations technologiques.
- La reprise des pourparlers mardi pourrait débloquer ou aggraver un affrontement commercial stratégique aux conséquences globales.
Les négociations à Londres : un dialogue stratégique sous haute tension
Les discussions commerciales entre les États-Unis et la Chine ont repris à Londres, au sein de l’historique Lancaster House, dans le but d’apaiser les tensions croissantes autour du commerce technologique et des matières premières critiques.
Lundi, pendant plus de six heures, les délégations des deux pays se sont réunies à huis clos. Côté américain, la délégation était conduite par Scott Bessent (Secrétaire au Trésor), Howard Lutnick (ministre du Commerce) et Jamieson Greer (Représentant au commerce).
Donald Trump, interrogé à la Maison-Blanche le jour même, a résumé la situation par une formule à double tranchant : « Nous faisons du bon travail avec la Chine. La Chine n’est pas facile ». De plus, il ajoute : « Je ne reçois que de bons rapports ».
Selon les premières déclarations publiques, les discussions ont été qualifiées de « fructueuses » par Lutnick, et de « bonne réunion » par Bessent.
Les points abordés lors de cette rencontre reflètent des enjeux stratégiques de premier ordre pour les deux pays. Selon les informations disponibles, les États-Unis envisageraient d’assouplir plusieurs mesures récentes qui visent à restreindre les exportations de technologies critiques, à condition que Pékin assouplisse ses propres limitations sur les exportations de terres rares.
Plus précisément, Washington serait disposé à lever certaines restrictions prises au cours des dernières semaines, notamment :
- L’interdiction d’exporter des logiciels de conception de semi-conducteurs ;
- Les restrictions sur les pièces de moteurs à réaction à usage civil ;
- Les limitations qui concernent certains produits chimiques sensibles ;
- Les blocages sur les matériaux nucléaires utilisés à des fins civiles.
En contrepartie, les États-Unis attendent que la Chine, l’un des membres influents de l’alliance des BRICS, relâche ses contrôles sur les exportations de terres rares, dont elle fournit près de 70 % de la production mondiale.
Ces matériaux sont indispensables dans des secteurs hautement stratégiques, allant des smartphones aux réacteurs nucléaires, en passant par les équipements militaires et les technologies vertes.
Des négociations au conditionnel : désescalade ou nouvelle phase de tensions ?
Si la première journée de discussions s’est achevée sans déclaration officielle de la part des représentants chinois, certains signaux ont été interprétés comme une volonté de dialogue.
He Lifeng, vice-Premier ministre en charge de la délégation, s’est abstenu de tout commentaire à la sortie de la réunion, tout comme Wang Wentao, le ministre du Commerce, pourtant très impliqué dans les visites d’État récentes de Xi Jinping.
L’absence de déclaration publique de la partie chinoise tranche avec la communication volontairement optimiste côté américain. Pour autant, aucune annonce concrète n’a encore été faite quant aux allègements ou modifications des restrictions en vigueur.
Si des concessions réciproques devaient avoir lieu, elles interviendraient probablement à huis clos, sans éclats médiatiques. Le fait que les discussions reprennent dès mardi matin, au même endroit, confirme toutefois qu’un terrain d’entente est au moins exploré.
L’un des points de friction reste la nature même des exportations visées par les restrictions des États-Unis : les logiciels de conception de semi-conducteurs, en particulier, touchent au cœur de la compétition technologique entre les deux pays. Dans ce contexte, chaque mesure est perçue comme un coup de semonce ou un geste d’ouverture, en fonction du timing et du ton employé.
Si ces négociations aboutissent à une réduction des restrictions comme la suspension des surtaxes pendant 90 jours, cela pourrait alléger la pression sur certaines chaînes d’approvisionnement technologique et, indirectement, stabiliser certains segments de l’industrie numérique. À l’inverse, un échec renforcerait le découplage technologique déjà en cours entre les deux géants. Pour les marchés, y compris les cryptos, cela pourrait signifier une recrudescence de la volatilité, un repli vers les actifs jugés refuges, ou au contraire, une accalmie relative.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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