Nvidia continue son ascension après un nouveau record historique

Il y a eu des creux, des chutes, des doutes. Nvidia n’a pas toujours affiché du vert en bourse. Pourtant, quand la lumière s’allume, le géant des puces IA éblouit. Et aujourd’hui, tout semble indiquer que l’embellie ne fait que commencer. La bourse applaudit, les analystes s’enflamment. Et certains voient déjà un monde propulsé à 6 000 milliards de dollars. En route vers un nouvel empire numérique ?

Un sommet à 3,77 T$ : Nvidia détrône Microsoft en bourse

Mercredi, Nvidia a atteint 154,31 $ à la clôture. Un record absolu pour cette entreprise peu encline à la blockchain. Avec cette poussée, sa capitalisation dépasse 3,77 trillions de dollars. Microsoft, jusque-là roi de la bourse, est distancé. Derrière ce bond, une certitude partagée : Nvidia est devenu le cœur battant de l’IA mondiale.

Lors de l’assemblée générale annuelle, Jensen Huang, le PDG de la firme, n’a pas tourné autour du sujet : 

Nous avons devant nous une opportunité de croissance à plusieurs trillions de dollars dans l’IA et la robotique.  

Les marchés ne s’y sont pas trompés. La bourse anticipe la suite avec euphorie. Certains analystes n’hésitent plus à viser des sommets. Pour Ananda Baruah de Loop Capital, l’action pourrait grimper jusqu’à 250 $ avec une capitalisation de 6 000 milliards.

« Nous entrons dans une nouvelle vague dorée d’adoption de l’IA », affirme-t-il. « Nvidia est au cœur d’une nouvelle phase de demande bien plus forte que prévu. »

Pendant ce temps, le graphique boursier signale une tendance haussière solide. Le Golden Cross s’approche. Et les investisseurs scrutent déjà les 205 $.

De l’IA dans tout, et partout : la boucle est bouclée

Ce record boursier ne vient pas de nulle part. L’IA est partout : médecine, défense, cybersécurité, finance. Et Nvidia fournit les briques de base de ce monde numérique. Ses puces Blackwell alimentent une révolution discrète mais profonde.

Les hyperscalers — ces géants du cloud — investissent lourdement. Selon Loop Capital, leurs dépenses sur les accélérateurs IA pourraient passer de 15 % à 60 % d’ici 2028. Amazon, Microsoft, Google multiplient les commandes.

La nouveauté ? Les États eux-mêmes veulent leurs data centers « souverains ». Nvidia vend plus que des composants. Elle vend une stratégie, un avenir numérique. Chaque gigawatt d’IA équivaut à 40 à 50 milliards de dollars pour Nvidia.

Même ses partenaires grimpent : Micron, SK Hynix, TSMC. En Asie, l’euphorie est palpable. Le Japon, Taïwan et la Corée surfent sur la vague. « Le rebond des puces asiatiques reflète une confiance renouvelée dans la croissance de l’IA », explique Kingsley Jones, CIO de Jevons Global.

Mais tout n’est pas si linéaire. Comme le bitcoin, la firme a connu des coups durs. En janvier, l’annonce d’un modèle IA chinois low cost — DeepSeek — a fait chuter l’action. Et l’interdiction américaine de vendre certains chips à la Chine a coûté 8 milliards de dollars à Nvidia. Et 4,5 milliards en dépréciation de stocks.

Objectif 6 000 milliards : rêve de bourse ou plan millimétré ?

Nvidia ne plane pas à l’aveugle. Ses plans sont concrets, calibrés, ambitieux.

• 2 000 milliards de dollars : taille du marché des puces IA d’ici 2028 selon Loop Capital ;
• 150 fois plus de puissance : les nouveaux modèles IA consomment bien plus de compute ;
• 367 milliards de revenus visés en 2028 contre 115 en 2025 ;
• 40 à 50 milliards de revenus générés par chaque gigawatt d’IA ;
• 15 % à 60 % : part du compute IA dans l’infrastructure cloud des hyperscalers d’ici 2028.

Les prédictions paraissent folles. Et pourtant, elles s’alignent sur des signaux tangibles : expansion des AI Factories, explosion des LLM, besoin en énergie informatique exponentiel.

Mais certains restent prudents. Une expression résume bien ce scepticisme : « Tu crois que tu investis dans Nvidia. Mais c’est elle qui t’a investi ». Cette blague boursière montre le dilemme : opportunité ou bulle ?

Les indicateurs techniques donnent le ton. Le RSI est élevé, les lignes se croisent. Mais les traders chevronnés surveillent de près le seuil des 150 $. Un retour en dessous pourrait être un piège haussier.

Nvidia avance à toute allure. Face aux tensions géopolitiques, la firme conçoit des puces IA simplifiées pour rester dans la course. En ligne de mire, la Chine, où Huawei riposte avec ses propres superprocesseurs. L’avenir s’écrira peut-être à deux… ou pas.