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Ripple propose d'acheter Circle pour 5 milliards de dollars, mais l'offre est rejetée

jeu 01 Mai 2025 ▪ 6 min de lecture ▪ par Mikaia A.
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Le champ de bataille s’est enfin matérialisé : bienvenue dans la véritable guerre des stablecoins. D’un côté, Ripple, armé de milliards et prêt à racheter. De l’autre, Circle, géant installé, bien décidé à rester maître de son destin. La dernière salve ? Une offre colossale de Ripple, qui voulait mettre la main sur Circle et son emblématique USDC. Sauf que cette fois, la cible a esquivé, préférant viser Wall Street plutôt qu’un rachat musclé.

Un homme en costume tient un panneau « $B » et s’adresse à une porte vitrée affichant le logo lumineux de Circle, derrière laquelle se tient une silhouette.

En bref

  • Ripple a proposé jusqu’à 5 milliards pour racheter Circle.
  • Circle préfère une IPO malgré des revenus en baisse.
  • RLUSD reste loin derrière l’USDC en capitalisation.

Une offre à 5 milliards sur la table… refusée

En coulisses, l’information circulait depuis plusieurs semaines. Ripple a tenté un grand coup : racheter Circle pour un montant estimé entre 4 et 5 milliards de dollars. L’objectif était clair : accélérer sa présence dans le secteur des stablecoins et éclipser son propre RLUSD, encore embryonnaire avec ses 316 millions de dollars de capitalisation.

Mais Circle a dit non.

Selon Bloomberg, l’offre a été jugée trop faible. Une douche froide pour Ripple. Et un pied de nez symbolique, alors que Circle venait tout juste de déposer son dossier d’introduction en Bourse. L’enjeu n’est pas seulement financier, il est aussi stratégique. Car Circle, avec ses 62 milliards de dollars d’USDC en circulation, joue dans la cour des géants.

Du côté de Ripple, émetteur de la crypto XRP, on digère. « Nous avons beaucoup de liquidités, donc nous restons en position d’acquisition », avait prévenu Monica Long, présidente de Ripple. Et les chiffres lui donnent raison : l’entreprise vient d’annoncer le rachat de Hidden Road pour 1,25 milliard de dollars.

Les rumeurs bruissent : Ripple pourrait revenir à la charge. Mais Circle, pour l’instant, préfère dérouler son propre plan. « Nous ne commentons pas les rumeurs de marché », s’est contenté de répondre un porte-parole.

L’ombre de Wall Street et la pression des investisseurs

Derrière cette tentative de rachat, c’est tout l’écosystème des stablecoins qui vibre. Circle n’est pas une entreprise lambda. Elle s’apprête à devenir la première émettrice de stablecoins cotée en bourse. Le ticket d’entrée ? Une valorisation entre 4 et 6 milliards de dollars selon Matthew Sigel, avec des multiples de valorisation dignes de la tech : jusqu’à 38 fois les bénéfices.

Mais l’entreprise n’est pas exempte de critiques. En 2024, ses revenus ont progressé de 16 %, mais son EBITDA a chuté de 29 %. La faute, entre autres, à des coûts opérationnels croissants et à des partenariats coûteux – notamment avec Coinbase et Binance.

« Circle a connu des pertes temporaires, mais garde une base solide avec une croissance continue des revenus », précise Sigel sur X. 

Pourtant, dans cette atmosphère de croissance ralentie, Ripple a flairé une opportunité. Car si l’introduction en bourse est reportée ou échoue, une porte pourrait s’ouvrir à nouveau.

En parallèle, le marché global des stablecoins atteint 241 milliards de dollars. Tether reste le maître incontesté, mais USDC est solidement installé en deuxième place. RLUSD, lui, peine à émerger. Et c’est bien là tout l’enjeu : pour Ripple, croquer Circle, c’était s’offrir un raccourci stratégique. Le raccourci vers la dominance.

Derrière les deals, des visions radicalement opposées

Cette confrontation entre Ripple et Circle révèle surtout deux visions du secteur. Ripple avance sans intention de s’introduire en Bourse. « Nous avons suffisamment de cash. L’IPO n’est pas une priorité », a confirmé Brad Garlinghouse, le patron de Ripple, dès octobre 2024.

Circle, lui, joue la carte de la transparence et de la régulation. Malgré les incertitudes, malgré une « tempête crypto » qui secoue les valorisations, il continue de croire au potentiel d’un émetteur public. Un pari risqué, mais qui pourrait faire école.

Et les différences ne s’arrêtent pas là. Ripple privilégie les acquisitions massives et une stratégie verticale. Circle, de son côté, veut étendre ses services tout en conservant le contrôle. En toile de fond, les régulateurs américains, longtemps hostiles, semblent désormais plus ouverts. De quoi raviver les ambitions… et les rivalités.

En rejetant l’offre de Ripple, Circle n’a pas simplement refusé un chèque. Il a envoyé un message : l’USDC ne changera pas de mains aussi facilement. Mais la guerre est loin d’être terminée. D’autres offres pourraient venir. D’autres géants pourraient entrer dans l’arène. Et surtout, le marché attend. Car cette bataille ne se joue pas seulement sur les chiffres, mais sur la confiance.

Malgré les turbulences du marché, Circle continue de viser une entrée en Bourse. L’IPO, prévue initialement début avril, a été reportée. En attendant des jours plus calmes, tous les regards se tournent vers la suite de la bataille.

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.