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Bitcoin (BTC) : Perdra-t-il contre l’inflation ?

mar 28 Juin 2022 ▪ 10 min de lecture ▪ par Mikaia A.

Partout, on ne voit que les unes des presses spécialisées, et même les généralistes, traitant du crash des cryptomonnaies. Sauf que jusque-là, aucune d’entre elles n’ose prévoir une dissolution totale de ces actifs. Il faut en effet plus de courage pour arriver à ce stade vu les enjeux que représentent les cryptomonnaies, ces nouvelles réserves de valeur. Même les as de l’économie réunis à Davos lors de l’édition 2022 ont reconnu en elles de la valeur. Sinon, le contexte actuel miné par l’inflation pourrait déclencher des réflexions autour de l’avenir du bitcoin et des autres cryptomonnaies. Car beaucoup d’entre les « enthousiastes » pensent que le crash du marché cryptographique influencera certainement leur orientation dans les années à venir.

Inflation et renaissance du bitcoin

Crash des cryptomonnaies, de la bourse et inflation

Le monde va mal. Frappé récemment par la crise du Covid-19, il accumule d’autres difficultés dont les conséquences mettent à mal les gouvernants comme les gouvernés. À l’heure actuelle, on parle fréquemment d’« hyperinflation ».

Les chiffres avancés par spécialistes pourraient choquer certains. Le FMI, par exemple, avance 6 %, voire 9 % pour les économies émergentes. Pour des pays en difficultés comme le Liban, l’inflation connait une hausse à 3 chiffres : 211 %.

Du point de vue théorique, cela n’affecterait pas les insensibles. Dans la vraie vie, la cherté des produits de première nécessité et de l’énergie affolent les ménages. Au point de déclencher des descentes dans la rue comme le font actuellement les Équatoriens.

À l’origine de ces crises, on pointe du doigt la guerre menée par Poutine contre l’Ukraine. Cette confrontation impacte malheureusement le prix des énergies fossiles que nous peinons, pour le moment, à nous débarrasser. Mais d’autres spécialistes avancent aussi une théorie selon laquelle la Chine serait partie pour une guerre commerciale contre l’Oncle Sam. Un collaborateur chez Cointribune a soutenu que les banques centrales n’y sont pas pour quelque chose. La FED fait de tout son mieux pour contenir l’hémorragie.

Bilan provisoire : plus de 50 pays enregistrent une inflation supérieure à 10 % par an.

Et cette crise ne s’arrête pas là. Les cryptomonnaies en paient les frais. Le bitcoin, considéré comme leur reine, a perdu 70 % de sa valeur en seulement 18 mois. Et cela fait un argument de taille pour les sceptiques. Il ne se passe plus un jour sans qu’une personnalité ou une institution ne dise du mal des cryptomonnaies. Comme s’ils font exprès de ne voir des chutes que dans cet univers. Or, le marché boursier aussi se trouve dans le rouge. Ont-ils oublié que le Nasdaq a enregistré une chute historique de 5 % début mai ?

Que peut faire le bitcoin (BTC) face à l’inflation ?

Pour le moment peu compris, le bitcoin fait la joie des ménages assoiffés d’affranchissement des tiers de confiance. Ceux qui ont longtemps souffert des frais élevés liés à l’envoi et la réception d’argent, dans le cadre de transactions transfrontalières, voient en lui un paradis. Sa technologie Peer-to-Peer leur dispense de paiement d’argent supplémentaire dans de telles circonstances.

Sauf que dans l’univers crypto, il y a les hodlers, les investisseurs qui trouvent chez le bitcoin une sorte de réserve de valeur. Ce qui l’autorise un statut similaire à l’or, considéré comme une valeur refuge en raison de sa résistance à l’inflation. Sauf que certains financiers comme les gestionnaires de fonds et les milliardaires tels Paul Tudor Jones, Bill Miller ou encore Stanley Druckenmiller commencent à abandonner l’or au profit du bitcoin.

On dit que récemment, à peu près 10 milliards de dollars ont fait l’objet d’un retrait des fonds de l’or. De quoi justifier leur qualification du bitcoin comme une réserve de valeur. De plus, la cryptomonnaie créée par Satoshi se présente comme un adversaire de taille pour l’or : sa capitalisation boursière dépasse les 700 milliards de dollars et sa part dans le marché des réserves de valeur atteint les 20 %.

Certes, le bitcoin est une monnaie volatile. Pouvant atteindre un sommet historique de 69 000 dollars, il a aussi connu des baisses historiques comme c’est le cas actuellement.

Il faut donc au bitcoin un certain niveau de maturité avant l’obtention du statut de réserve de valeur. Ou bien une acceptation généralisée comme telle. Mais les investisseurs moins animés par l’esprit de spéculation auront raison de leur prise de position au fil du temps. N’était-ce pas le cas de la bulle internet au début du siècle ?

Attendons-nous à une belle renaissance au fur et à mesure de son adoption. Dès l’entrée en jeu des investisseurs institutionnels et des fonds spécifiques, la donne changera.

Bitcoin, un espoir pour les acteurs commerciaux et les pays en développement ?

Bitcoin, un coup de pouce pour les échanges commerciaux

En ces périodes troubles, les alternatives plus rassurantes comme le bitcoin semblent attrayantes. Déjà, la guerre en Ukraine nous a permis de valider cette thèse vu qu’une partie des dons en cryptomonnaies a permis aux gouvernants locaux de mieux armer leurs militaires. Du côté de la Russie, beaucoup se pressaient d’enrichir leur portefeuille de BTC pour échapper aux crises liées aux sanctions imposées par l’Occident. Dire que les pourvoyeurs de sanctions n’ont pas hésité d’un seul pouce à leur couper le robinet cryptomonnaies pour faire encore plus mal au régime et au peuple de Poutine.

Il fut un temps où le gouvernement russe lui-même envisageait de légaliser le bitcoin. Sauf que l’homme fort du Kremlin a d’autres chats à fouetter pour le moment au point de faire un pas en avant et quelques pas en arrière pour ce qui est des cryptomonnaies. Mais cela aurait accéléré son rêve de « dédollarisation » du commerce international en cas de succès.

Également, on parle des CBDC, monnaies numériques de banques centrales, pour faciliter les transactions commerciales. Le BRI, par exemple, voudrait tenter le coup en lançant « Project Dunbar ». Le seul hic, il faudra attendre encore plus de temps pour le rendre effectif. Et n’oubliez pas que les CBDC ne font pas l’unanimité des acteurs, surtout dans le clan des cryptophiles.

Revenons encore sur le bitcoin. Le bitcoin qui embarque des qualités comme la rapidité et l’efficacité donnera certainement un coup de pouce aux commerces internationaux. Ces qualités-là auront en effet des impacts sur le délai de règlement des transactions. Grâce au bitcoin, l’écosystème financier mondial se verra attribuer d’autres atouts que l’on ne pourra énumérer en quelques paragraphes.

Bitcoin, le sauveur des économies précaires

En ce qui concerne le sort des pays en développement, le bitcoin se présente comme un rayon de soleil à saisir sans aucune hésitation. Si l’on prend le cas du Liban, l’hyperinflation qui sévit dans le pays ne pourrait s’amenuiser qu’avec le bitcoin. La monnaie locale, plus dévaluée comme jamais, ne connaitrait jamais sa valeur d’antan. Si en 2019, le dollar américain était l’équivalent de 1 500 livres libanaises, la même monnaie équivalait à 35 000 livres trois ans plus tard. Aucune épargne ne pourra trouver une forme de rayonnement avec de telles chutes.

Dire que les Argentins ont trouvé judicieux de se tourner vers le bitcoin sur fond d’inflation. Car il est fort probable que nous n’en somme qu’à ses débuts.

D’autres pays comme la Turquie et le Nigeria ont déjà choisi leur voie du salut, le bitcoin. La lire turque, comme, la Naira nigérienne, n’ont-elles pas connu une forte dévaluation dernièrement ? En ayant appris la leçon, les Turques comme les Nigérians garnissent leurs portefeuilles d’avoirs cryptographiques. Ils savent que ces dernières représentent une réserve de valeur. Et ils sont également conscients du fait que le bitcoin les affranchira non seulement des dévaluations monétaires, mais aussi de la mainmise des institutions financières sur l’accès aux devises étrangères.

Arrêtons-nous là pour le moment. Les raisons d’adopter le bitcoin comme une réserve de valeur ne manquent pas. Au fur et à mesure de nos publications, vous y verrez certainement plus clair. En tout cas, nous constatons de plus en plus de gens, ou de pays, orientés vers les cryptomonnaies pour mieux affronter les crises à venir et l’inflation. Et si beaucoup d’entre les sceptiques ne voit chez le bitcoin que de l’« ordure » ou du « système pyramidal », sachez que plus notre économie s’enfonce, plus le bitcoin renaîtra tel un phœnix en dépit de la crise qu’elle endure en ce moment. Le temps nous dira que sa renaissance était motivée par un intérêt croissant de part et d’autre le monde et une croyance en un monde meilleur.

Source : Les Échos ; Venture Beat

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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