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Un deal stratégique sur les terres rares pourrait être signé d’ici Thanksgiving selon le Trésor US

21h00 ▪ 6 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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À quelques jours de Thanksgiving, Washington et Pékin s’apprêtent à conclure un accord décisif sur les terres rares, ces matériaux vitaux pour l’industrie technologique, la défense et le mining crypto. Dans un climat géopolitique tendu, ce compromis pourrait désamorcer une crise aux lourdes conséquences pour les chaînes d’approvisionnement mondiales. Face à la menace de sanctions douanières américaines et aux restrictions chinoises sur les exportations, cet accord marque un tournant stratégique, mais rien n’est encore joué.

Deux représentants (États-Unis et Chine) échangent des minerais contre des plans technologiques, ce qui symbolise l’accord imminent sur les terres rares.

En bref

  • Un accord stratégique entre les États-Unis et la Chine sur les terres rares pourrait être signé avant Thanksgiving.
  • Le secrétaire au Trésor Scott Bessent affirme que la Chine respectera ses engagements pris lors du sommet Trump-Xi.
  • Washington renonce à une hausse tarifaire de 100 %, tandis que Pékin suspend ses restrictions à l’exportation.
  • Cet accord vise à sécuriser l’accès à des matériaux critiques pour la tech, la défense et le secteur du mining crypto.

Washington et Pékin désamorcent la crise des terres rares

Lors de son passage dans l’émission Sunday Morning Futures sur la chaîne Fox News, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a annoncé qu’un accord sur les terres rares entre les États-Unis et la Chine, à la suite des restrictions récentes, pourrait être finalisé d’ici Thanksgiving.

« Je suis confiant qu’après notre rencontre en Corée entre les deux dirigeants, les président Trump et Xi, la Chine honorera ses engagements », a-t-il affirmé, se référant aux négociations bilatérales récentes.

Selon Bessent, ce projet d’accord fait suite à un cadre établi le mois dernier entre les deux puissances, dans lequel Washington s’est engagé à suspendre l’imposition de droits de douane à hauteur de 100 % sur les importations chinoises, tandis que Pékin a gelé l’instauration d’un système de licences à l’exportation ciblant les terres rares et les aimants industriels.

Les enjeux sont considérables, notamment pour les industries stratégiques américaines qui dépendent de ces matériaux critiques, dont le secteur du mining crypto. Les terres rares sont utilisées dans la fabrication de composants spécialisés, essentiels au bon fonctionnement des machines de calcul intensif.

En évitant une escalade commerciale, cet accord préserve temporairement l’accès des États-Unis à ces ressources, capitales pour maintenir la compétitivité industrielle. Voici les éléments de l’accord :

  • La suspension par les États-Unis d’une hausse tarifaire prévue sur les importations en provenance de Chine (100 % sur certaines catégories de produits) ;
  • Le gel par la Chine d’un projet de licences à l’exportation sur les terres rares, qui aurait limité l’approvisionnement mondial en éléments stratégiques ;
  • L’engagement implicite de Pékin à ne pas utiliser les terres rares comme outil de pression dans les secteurs militaires ou technologiques, en dépit de certaines rumeurs qualifiées de « fausses » par Scott Bessent ;
  • L’objectif affiché est de garantir la stabilité des chaînes d’approvisionnement pour des secteurs sensibles comme la défense, la technologie, et le matériel crypto.

Il s’agit d’une tentative de désescalade, au moins temporaire, entre les deux premières puissances économiques mondiales. Elle intervient dans un climat commercial encore fragile, où chaque geste diplomatique peut avoir des répercussions concrètes sur les marchés et les industries.

Des tensions sur les achats agricoles

Si le volet minier de l’accord semble en bonne voie, d’autres promesses issues de la rencontre Trump-Xi en Corée du Sud s’effritent déjà, en particulier sur le plan agricole.

Le 15 novembre, le département américain de l’Agriculture a révélé que seuls deux achats de soja américain par la Chine avaient été enregistrés depuis le sommet, totalisant 332 000 tonnes. Un chiffre très éloigné des 12 millions de tonnes que la secrétaire à l’Agriculture, Brooke Rollins, avait évoqué pour la période allant jusqu’à janvier, et bien en-deçà des 25 millions de tonnes par an promis pour les trois prochaines années.

« Nous sommes encore très loin de ce qui a été annoncé par les États-Unis en termes d’accord », a commenté Tanner Ehmke, économiste en chef chez CoBank, rappelant que la Chine n’a jamais confirmé officiellement de telles promesses quantitatives.

La Chine, selon Ehmke, dispose de stocks importants de soja provenant du Brésil et d’autres pays d’Amérique du Sud. Par ailleurs, les exportations américaines continuent d’être pénalisées par un tarif de 24 %, même après une réduction de dix points, ce qui rend les produits américains moins compétitifs.

De plus, Pékin a seulement déclaré qu’il existait un consensus pour élargir le commerce de produits agricoles, sans engagement chiffré ou calendrier précis. Tandis que Trump assurait dimanche que « la Chine va acheter beaucoup de soja », les marchés sont restés sceptiques, et les prix ont chuté de 23 cents pour atteindre 11,24 dollars le boisseau après la publication du rapport de l’USDA.

Cette divergence entre les discours politiques et la réalité des échanges jette une ombre sur la portée réelle de l’accord sino-américain. Si le volet des terres rares semble s’orienter vers une stabilisation, l’agriculture révèle une dynamique plus incertaine, illustrant les limites de ce rapprochement diplomatique. Pour les acteurs du secteur crypto, ces signaux contrastés incitent à la prudence.

L’accord en cours pourrait bien ne représenter qu’un cessez-le-feu partiel dans une guerre commerciale aux ramifications profondes. Si les chaînes d’approvisionnement critiques semblent momentanément sécurisées, les développements à venir dépendront autant des décisions stratégiques de Pékin que de la solidité des engagements américains.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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