Un législateur américain veut interdire à Trump et sa famille toute activité crypto et boursière

Un législateur démocrate sort l’artillerie lourde contre les activités crypto du président américain. Ro Khanna propose d’interdire purement et simplement à Donald Trump, sa famille et tous les élus de négocier cryptos et actions. Une initiative qui ravive le débat sur les conflits d’intérêts au sommet de l’État américain.

Le Congrès veut couper Trump de ses activités dans le secteur crypto

Ro Khanna, représentant démocrate de Californie et vice-président du Congressional Progressive Caucus, a lancé une charge frontale contre Donald Trump lors d’une intervention sur MSNBC. Le législateur dénonce ce qu’il considère comme une « corruption flagrante » : la grâce présidentielle accordée à Changpeng Zhao, cofondateur de Binance.

« Vous avez un milliardaire étranger qui se livrait essentiellement à du blanchiment d’argent », a martelé le représentant californien. 

Pour lui, le timing ne trompe pas. CZ avait plaidé coupable en 2023 pour violation de la loi bancaire américaine, ayant failli à mettre en place un programme efficace de lutte contre le blanchiment d’argent chez Binance. Puis Binance a soutenu financièrement WLFI. Et finalement, Trump l’a gracié.

Le lien de cause à effet semble évident pour Khanna. Il affirme que CZ finance désormais le stablecoin de la société du fils du président, qui génère « des millions de dollars sous la présidence de Donald Trump ». Cette accusation fait écho aux inquiétudes exprimées par la représentante Maxine Waters. 

Pourtant, Eric Trump a toujours nié catégoriquement toute implication de son père dans le projet, rappelant en septembre dernier que le président « dirige une nation » et n’a « aucun lien » avec leurs activités commerciales.

De son côté, Ro Khanna a conclu son intervention par un appel sans équivoque : interdire à tout fonctionnaire élu de détenir des cryptos ou d’accepter de l’argent étranger. Une position qui s’inscrit dans une offensive plus large menée par les Démocrates pour encadrer l’influence financière des dirigeants politiques.

Dans la même lignée, le sénateur Adam Schiff est allé encore plus loin avec le COIN Act, un projet de loi bien plus strict qui interdirait aux présidents, vice-présidents et à leurs proches d’émettre, de posséder ou de soutenir des cryptos pendant toute la durée de leur mandat — et jusqu’à deux ans après leur départ du pouvoir.

Quand le gardien du temple a lui-même les mains dans le pot de confiture

L’ironie de cette croisade anti-trading ne manque pas de piquant. Car si Khanna dénonce les conflits d’intérêts présumés de Trump, ses propres activités boursières soulèvent des questions embarrassantes. Les données de Quiver Quant révèlent que le député a effectué pour 80,3 millions de dollars d’échanges d’actions en 2025 seulement.

Depuis son élection en 2017, Khanna a réalisé plus de 35 000 transactions pour un volume dépassant 580 millions de dollars. Ses secteurs de prédilection ? La finance, les technologies de l’information et la santé. 

Des domaines sur lesquels, en tant que législateur, il peut potentiellement exercer une influence. Cette hypocrisie potentielle affaiblit considérablement la portée de son message.

Le projet de loi bipartisan sur le commerce des actions, actuellement en discussion au Congrès, illustre la complexité du débat. Faut-il autoriser les représentants du gouvernement à investir sur les marchés financiers ? La question divise depuis longtemps, mais les cryptos ajoutent une dimension explosive à ce vieux dilemme éthique.

Selon les documents gouvernementaux, la proposition de Khanna n’a pas encore été officiellement déposée. Et les chances qu’elle soit adoptée restent minces, compte tenu de la majorité républicaine dans les deux chambres. Cependant, cette offensive démocrate marque un tournant dans la guerre politique autour des activités crypto de la présidence Trump.