USA-Chine : Une trêve de 90 jours qui fait planer de lourdes menaces sur l’économie mondiale

Derrière la guerre des tarifs amorcée par Donald Trump se cache une logique plus opaque qu’il n’y paraît. Censée protéger l’économie américaine, cette stratégie semble aussi taillée pour séduire un électorat privilégié. Pourquoi viser autant de secteurs ? Pourquoi maintenir une pression tarifaire intense ? Si les slogans parlent de souveraineté, les choix trahissent parfois des intérêts bien plus ciblés. Et maintenant que les surtaxes sont en pause, la vraie question demeure : que cherche réellement Trump ?

Suspension historique des surtaxes entre les États-Unis et la Chine

Dans la nuit du 12 mai, à 6 heures du matin heure française, l’essentiel des surtaxes douanières punitives entre la Chine et les États-Unis a été suspendu. Cette décision marque une accalmie sans précédent dans la guerre commerciale. Washington a ramené ses surtaxes de 145 % à 30 %, tandis que Pékin réduit les siennes à 10 %. Donald Trump a salué cette avancée sur Fox News : 

Nous avons le cadre d’un accord très, très solide avec la Chine. 

Les marchés financiers ont immédiatement réagi. Les indices américains ont bondi. Mais cette suspension est limitée à 90 jours. Elle laisse en suspens les points durs du conflit. Les discussions à Genève ont permis cette pause, mais n’ont pas tranché les grandes divergences structurelles. 

La Chine refuse toujours toute modification de son modèle économique centré sur les exportations. Le fentanyl, lui, reste une pomme de discorde majeure. Le risque d’une reprise des surtaxes plane déjà sur la fin de l’été.

Guerre des tarifs : un levier diplomatique ou un piège économique ?

L’accord de Genève est présenté comme un tournant. Il repose sur une trêve tarifaire temporaire. Mais au-delà de la baisse des droits, la tension reste vive. Les vraies tensions concernent les semi-conducteurs, les métaux stratégiques, ou encore les mesures répressives contre les opioïdes. Les analystes restent prudents. « Le jury n’a pas encore rendu son verdict », avertit Greta Peisch. 

Le délai est court. Les négociations sont complexes. Certaines voix appellent à réévaluer toute la stratégie économique de Trump. Sa méthode ? Utiliser les tarifs comme levier géopolitique. Mais en agissant ainsi, ne risque-t-il pas de compromettre l’économie mondiale ? Cette pause, aussi spectaculaire soit-elle, pourrait n’être qu’un répit diplomatique avant une nouvelle escalade.

Des chaînes logistiques bousculées par la guerre commerciale

La guerre tarifaire a directement affecté l’économie des entreprises. Les géants du commerce chinois comme Shein ou Temu ont vu leur logistique bouleversée. Le seuil de minimis a été abaissé, alourdissant temporairement les conditions d’importation directe.

Mais l’incertitude plane. Les sociétés ont stocké en masse aux États-Unis. Amazon a revu ses flux d’approvisionnement. Les douanes américaines peinent à suivre. La directrice de l’OMC s’inquiète : 

Un découplage mondial serait une catastrophe.  

La chaîne d’approvisionnement mondiale dépend d’une économie fluide. Or les règles actuelles poussent à la fragmentation. En Asie, les usines réorganisent leur production. Aux États-Unis, certaines entreprises revoient leur stratégie industrielle. Mais pour combien de temps encore ? Les délais de livraison s’allongent, les coûts explosent. Et le consommateur dans tout cela ? Il paie, en silence.

L’économie des ménages face aux tarifs : qui paie vraiment ?

Du côté des ménages américains, les effets se font déjà sentir. Les prix augmentent dans les rayons. Les économistes s’alarment de cette pression. « Cela reste une perturbation énorme pour des produits de première nécessité », alerte Clark Packard. 

La fiscalité appliquée pénalise d’abord les foyers modestes. Dans certains États, 48 % des colis taxés vont vers les zones les plus pauvres. Les mesures visent aussi le fentanyl, mais sans résultat net. Les livraisons de médicaments sont ralenties. Même les gants chirurgicaux atteignent des taxes de 100 %. Voici quelques chiffres clés :

• 30 % : taux douanier actuel sur la plupart des importations chinoises ;
• 145 % : pic atteint en avril pour les taxes ;
• 3 % : part du commerce sino-américain dans le commerce mondial ;
• 8,1 % : hausse des exportations chinoises en avril ;
• 18 % : baisse des importations chinoises aux États-Unis.

L’impact est évident. Et il ne fait que commencer.

Une stratégie de pression qui divise les analystes

Tandis que des cryptos comme Ethereum grimpent, l’économie mondiale est suspendue aux futures décisions de Washington. Les experts évoquent une diplomatie commerciale inédite. Trump utilise les tarifs comme levier de négociation permanent. Mais cela ne suffit pas. L’accord ne résout pas la question de la propriété intellectuelle. Pékin reste inflexible. 

« La Chine ne changera pas son modèle économique en 90 jours », affirme Robert Kuttner. La crise du fentanyl reste au cœur des tensions. Trump maintient 20 % de surtaxes liées à ce dossier. La guerre commerciale dépasse l’économie. Elle touche à la sécurité. 

La Suisse tente la médiation. L’Europe reste en retrait. Des négociations avec l’Inde et le Japon sont suspendues. Chaque discussion devient plus difficile. Le consensus se fissure. La stratégie de Trump ouvre les dialogues, mais tarde à convaincre sur le fond.

Les tensions commerciales ont fait surchauffer les marchés et perturbé l’économie aux États-Unis, comme ailleurs. Pourtant, un recul inattendu de l’inflation américaine a surpris les analystes. Faut-il y voir une victoire stratégique ou un simple effet de cycle ? L’économie reste au cœur de ce bras de fer mondial. La suite s’écrira sur plusieurs fronts.