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Von der Leyen joue l’apaisement avec Washington... mais certains crient à la trahison

10h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
S'informer Géopolitique

En pleine recomposition géopolitique, l’Union européenne et les États-Unis viennent d’entériner un compromis commercial présenté comme un rempart contre l’escalade. Soutenu par Ursula von der Leyen, mais vivement critiqué par Mario Draghi, le texte cristallise un dilemme européen : garantir la stabilité transatlantique ou défendre pleinement les intérêts industriels du continent. Entre équilibre diplomatique et concessions tarifaires, ce nouvel accord relance le débat sur la souveraineté économique de l’Europe.

Ursula von der Leyen, présidente de la commission de l’Union européenne, est placée sur un podium circulaire surélevé, en costume formel orange avec des reflets légèrement dorés. Elle a une main levée, paume ouverte vers l’avant dans un geste d’apaisement ou de dialogue. Elle est tournée légèrement vers la droite (côté États-Unis), exprimant visuellement sa tentative de rapprochement.

En bref

  • L’Union européenne et les États-Unis ont signé un nouvel accord commercial pour éviter une escalade tarifaire entre les deux blocs.
  • Ursula von der Leyen défend un compromis « imparfait mais solide », axé sur la stabilité économique transatlantique.
  • L’accord maintient un plafond de 15 % de droits de douane américains sur plusieurs produits européens sensibles.
  • L’ex-président de la BCE, Mario Draghi, critique une Europe qu’il juge « résignée » face aux exigences de Washington.

L’accord transatlantique : un pari assumé sur la stabilité

Dans une tribune publiée le 24 août dans plusieurs grands quotidiens européens, Ursula von der Leyen a défendu l’accord tarifaire entre l’Union européenne et les États-Unis. Elle a ainsi affirmé :

un choix délibéré : celui de la stabilité et de la prévisibilité au lieu de l’escalade et de l’affrontement.

Cette sortie intervient quelques jours après la critique de Mario Draghi à Rimini, qui déplorait une Europe « résignée » face aux barrières douanières américaines. L’accord évite en effet une montée des tensions économiques entre les deux puissances, mais entérine le maintien de droits de douane américains sur plusieurs produits d’exportation européens.

Voici les principaux éléments de l’accord défendu par la Commission européenne :

  • Un plafond de 15 % de droits de douane maintenu par les États-Unis sur plusieurs catégories de produits européens : voitures, semi-conducteurs, bois, produits pharmaceutiques ;
  • Il n’y a pas de levée totale des barrières tarifaires, mais un encadrement pour éviter toute escalade commerciale ;
  • Les droits de douane sont des taxes qui, selon von der Leyen, « pèsent sur les consommateurs et les entreprises », « augmentent les coûts, réduisent le choix et nuisent à la compétitivité des économies » ;
  • Une réponse implicite à la critique de Draghi, sans le nommer directement, mais en soulignant que « l’échec de l’accord aurait été célébré à Moscou et à Pékin ».

Par ce positionnement, la Commission européenne assume un compromis stratégique : préserver la coopération transatlantique dans un contexte mondial sous tension, quitte à accepter un accord « imparfait » sur le fond.

Ce choix, présenté comme pragmatique, reflète une priorité donnée à la stabilité macroéconomique à court terme, même si certains y voient une concession excessive sur les intérêts industriels européens.

La diversification commerciale : l’autre axe stratégique de l’Union européenne

Au-delà du seul accord avec Washington, Ursula von der Leyen a profité de sa tribune pour exposer une stratégie globale : la diversification des partenariats économiques de l’Union européenne.

« Nous avons conclu des accords commerciaux avec le Mexique et le Mercosur, approfondi les relations avec la Suisse et le Royaume-Uni. Nous avons également conclu nos pourparlers avec l’Indonésie et espérons parvenir à un accord avec l’Inde d’ici la fin de l’année », écrit-elle.

Il s’agit d’une manière de signaler que Bruxelles ne mise pas exclusivement sur les États-Unis, mais cherche à bâtir un réseau de sécurité économique multipolaire, avec d’autres blocs comme les BRICS.

Cette orientation reflète une volonté de réduire les dépendances stratégiques, dans un contexte mondial incertain. Les nouvelles alliances visent notamment à ouvrir des marchés porteurs pour les industries technologiques européennes, dont certaines, comme la blockchain, l’IA et les infrastructures numériques, sont en quête de débouchés internationaux moins exposés aux tensions réglementaires.

Si les États-Unis restent un partenaire incontournable, la Commission européenne semble vouloir rééquilibrer la balance commerciale et géopolitique en regardant vers l’Asie, l’Amérique latine et les voisins proches.

Les implications de cette diversification sont multiples. Elle pourrait renforcer la résilience de l’économie européenne face à de futures frictions avec Washington ou Pékin, tout en créant de nouvelles opportunités pour les entreprises du numérique, y compris celles actives dans la crypto, les NFT ou les smart contracts. À condition que ces accords soient rapidement ratifiés et correctement appliqués, l’Union pourrait ainsi se doter d’un véritable levier stratégique pour défendre sa souveraineté économique.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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