Ant International s’associe à Circle pour déployer l’USDC dans son réseau mondial
L’empire financier de Jack Ma reprend des couleurs. Ant International, la branche internationale du géant chinois Ant Group, anciennement filiale d’Alibaba, s’apprête à intégrer l’USDC de Circle dans sa blockchain. Un coup stratégique qui pourrait redistribuer les cartes dans l’écosystème mondial des paiements numériques.
En bref
- Ant International prévoit d’intégrer l’USDC de Circle dans sa blockchain AntChain dès que le stablecoin respectera la réglementation américaine.
- Cette collaboration permettrait à Ant d’accéder directement au deuxième plus grand stablecoin mondial pour ses services de trésorerie.
- Le partenariat s’inscrit dans une stratégie plus large d’Ant pour obtenir des licences stablecoins dans plusieurs juridictions.
- L’intégration dépend de la finalisation par Circle de sa conformité aux nouvelles règles américaines sur les stablecoins.
Ant International soutenu par Jack Ma s’apprête à accueillir l’USDC
Ant International frappe fort. En effet, la filiale de Jack Ma négocie avec Circle Internet Group pour intégrer l’USDC dans sa plateforme blockchain AntChain. Cette décision survient alors que le groupe chinois traite déjà plus de 1 000 milliards de dollars de transactions annuelles, dont un tiers transite par sa blockchain propriétaire.
L’enjeu est considérable. Aujourd’hui, l’USDC représente environ 62 milliards de dollars en circulation, se positionnant ainsi comme le deuxième stablecoin mondial après l’USDT de Tether.
Pour Ant, cette intégration ouvrirait un accès direct à une infrastructure de paiement stable et réglementée, particulièrement attractive pour ses services de trésorerie et de règlement transfrontaliers.
Le timing n’est pas anodin. Le Sénat américain a adopté en juin dernier une loi établissant des règles claires pour les cryptos indexées sur le dollar. Cette clarification réglementaire a dopé l’optimisme autour des stablecoins, Circle étant l’un des principaux bénéficiaires de cette dynamique avec une hausse de 5,4 % de son titre en bourse.
Par ailleurs, la stratégie d’Ant s’articule autour d’une vision claire : proposer des « rails cryptos réglementés » à sa clientèle. L’entreprise collabore déjà avec plus de dix banques internationales, notamment HSBC, JPMorgan et Standard Chartered, pour développer des actifs tokenisés sur sa blockchain.
Vers une redéfinition du paysage des paiements numériques
Cette collaboration s’inscrit dans une tendance de fond qui voit les stablecoins gagner du terrain face aux systèmes de paiement traditionnels.
Comme le souligne une récente analyse, ces actifs numériques dépassent désormais Visa et Mastercard en volume de transactions onchain, devenant progressivement « la couche de règlement par défaut » du Web.
Ainsi, pour Ant International, l’intégration de l’USDC représente bien plus qu’un simple ajout technologique. C’est une pièce maîtresse dans sa stratégie de diversification après les déboires réglementaires de 2020 qui ont stoppé net son introduction en bourse record.
Depuis, l’unité internationale a mis en place un conseil d’administration indépendant et généré près de 3 milliards de dollars de revenus en 2024.
Selon Bloomberg Intelligence, Ant International pourrait atteindre une valorisation comprise entre 8 et 24 milliards de dollars lors d’une éventuelle cotation à Hong Kong.
Cette perspective explique en partie l’empressement de l’entreprise à obtenir des licences stablecoins à Singapour, Hong Kong et au Luxembourg.
De son côté, Circle poursuit son expansion. Après son entrée en bourse en juin, l’entreprise a multiplié les partenariats avec des prestataires comme OKX et Stripe, tout en sollicitant une licence bancaire nationale aux USA. Un accord avec Ant lui permettrait d’ouvrir son stablecoin à l’un des plus vastes réseaux de paiement hors des États-Unis.
Une révolution silencieuse en marche
L’accord entre Ant et Circle témoigne d’une mutation profonde du secteur financier. Les stablecoins ne sont plus de simples outils de trading crypto : ils deviennent l’infrastructure de base d’un nouveau système de paiements internationaux.
Walmart et Amazon figurent parmi les entreprises qui envisagent d’émettre leurs propres stablecoins, tandis que des géants comme PayPal ont déjà franchi le pas.
Cette évolution soulève néanmoins des questions réglementaires importantes. Les autorités mondiales tentent d’encadrer ce secteur en pleine expansion, préoccupées par les risques d’effondrement et de blanchiment d’argent.
Pourtant, selon Scott Bessent, secrétaire au Trésor sous Donald Trump, les stablecoins pourraient représenter plus de 2 000 milliards de dollars d’ici 2028, à condition que des lois claires soient adoptées.
Dans cette perspective, le pari d’Ant International est limpide : devenir un acteur central de cette révolution monétaire. En intégrant l’USDC de Circle à ses services, l’entreprise de Jack Ma pourrait bien redessiner les règles du jeu dans un secteur où la rapidité, la conformité et l’innovation font désormais office de loi.
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Passionné par le Bitcoin, j'aime explorer les méandres de la blockchain et des cryptos et je partage mes découvertes avec la communauté. Mon rêve est de vivre dans un monde où la vie privée et la liberté financière sont garanties pour tous, et je crois fermement que Bitcoin est l'outil qui peut rendre cela possible.
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