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Bitcoin Mining - Perspectives pour 2023

ven 13 Jan 2023 ▪ 8 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Le site hashrateindex a publié son rapport annuel sur le Mining de Bitcoin. Retour sur les péripéties de 2022 et perspectives pour 2023.

Crypto IA Mining

Bitcoin Hashrate

2022 fut une année dure pour les mineurs. Mais comme à toute chose malheur est bon, la faillite de Core Scientific (10 % du hashrate) est bon pour la décentralisation. L’industrie va tout simplement se redéployer autour de sources d’électricité peu chère.

D’ailleurs, malgré la chute du BTC et l’explosion des prix de l’énergie, le hashrate n’a cessé de croitre en 2022. Luxor rapporte une augmentation de 41 % après une hausse de 18 % en 2021.

Pour rappel, le hashrate fait référence à la puissance de calcul dédiée à la sécurisation du réseau Bitcoin. Les mineurs génèrent actuellement 255 millions de TH/s. Soit 255 millions de milliers de milliards de hash chaque seconde.

En sachant que la meilleure machine génère environ 110 TH/s, il existe approximativement deux millions de machines de par le monde. Cette compétition accrue a fortement pesé sur les revenus des mineurs.

Et si l’on ajoute à ça la baisse de la valeur du bitcoin, il apparait que les revenus ont été pratiquement divisés par deux l’année dernière. Cela dit, ils sont restés deux fois supérieurs à ceux des années précédentes :

BTC miners revenus
Revenus engrangés par les mineurs de BTC en 2022 (en milliards de dollars) / Source : Hashrateindex.com

Hashprice

Le hashprice est tout simplement la valeur moyenne (en dollar) des récompenses quotidiennes obtenues par les mineurs (~ 900 BTC par jour) pour chaque petahash fourni au réseau.

Le hashprice moyen de 2022 fut de 123 $/PH/jour. Dit autrement, brancher une dizaine de machines S19 Pro a rapporté 123 $ par jour en 2022.

Le hashprice n’a pas cessé de chuter en 2022. Il a commencé l’année au plus haut, à 246 $/PH/jour avant de tomber à 56 $/PH/jour, parallèlement au prix du bitcoin.

En somme, le hashprice réagit à deux facteurs :

  • Le prix du Bitcoin
  • Le hashrate total du bitcoin

Évidemment, le hashprice n’exprime qu’une marge brute. Il faut ensuite déduire le cout de l’électricité, l’achat des machines, les salaires, les impôts, etc.

Le choc énergétique

La hausse des prix de l’électricité a eu raison des mineurs trop endettés et n’ayant pas fait l’effort de rechercher des sources d’électricité renouvelable excédentaires.

Aux États-Unis, où se trouve près de 40 % du hashrate, le prix moyen du kWh pour les industries a augmenté de 16 % en 2022. Il fut de 8.5 centimes par kWh.

C’est déjà beaucoup pour un mineur quand on sait que les machines S19j Pro ne sont plus profitables au-dessus de neuf centimes le kWh si le BTC est sous 20 000 dollars.

Les mineurs américains ont toutefois noué des partenariats avec les énergéticiens pour obtenir de l’électricité moins chère. La contrepartie étant de cesser les activités sur demande, lors des pics de consommation d’électricité.

Une bonne manière de jauger l’évolution des prix de l’électricité payée par les mineurs américains est de surveiller leurs couts d’hébergement pour les machines de particuliers.

Avant la hausse des prix de l’énergie, un contrat d’hébergement raisonnable pouvait proposer 0,05 à 0,06 $ le kWh. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir 0,08-0,09 $/kWh.

Miners de bitcoins en solde

Une chose en entrainant une autre, les prix des machines de mining se sont effondrés. Elles se vendent pour un cinquième de leur prix original.

Les machines de dernière génération ont vu leur prix chuter de 85 %, passant de 100 $/TH à 15 $/TH.

Les mineurs de l’ancienne génération ont pour leur part vu leur prix chuter de 82 %, passant de 26,53 $/TH à 4,72 $/TH. C’est-à-dire les antiminers antérieurs au modèle S9 lancé en 2016.

En effet, ces machines (ASIC) sont spécialement conçues pour l’algorithme SHA-256 et ne servent à rien d’autre. Si bien que leur valeur s’écroule en même temps que le bitcoin.

Revendre les machines lorsque les choses se gâtent n’est donc pas vraiment une option pour les mineurs pris à la gorge par leur dette. D’où l’énorme volatilité du cours des actions de mineurs de bitcoin.

C’est un massacre. Les mineurs cotés en bourse ont perdu 90 % de leur valeur. Le cours de l’action de Greenidge, qui fonctionnait sur du gaz, s’est même effondré de 98 %.

Notons en passant que ces mineurs ne représentent que 20 % du hashrate. Il s’agit d’une industrie encore largement privée.

Perspectives pour 2023 : Europe, Amérique Latine, Russie

En Europe, ce sera le vide intersidéral au vu du prix du joule. À moins que les énergéticiens se réveillent. Ce fut le cas en 2022 avec Tepco, le géant japonais. À quand EDF ?…

La part de hashrate de l’Amérique latine devrait lentement augmenter. Le barrage d’Itaipu produit plus de jus que le Paraguay ne pourra jamais consommer. Le mining devrait continuer à grossir grâce à son électricité vendue entre 3.5 et 5 centimes le kWh.

Le français BBGS s’y est récemment installé :

Un nouveau gouvernement emmené par Javier Meili en Argentine pourrait également faire avancer les choses. Surtout que le pays accuse une inflation de près de 100 % sur un an…

La Russie devrait aussi voir de nombreux mineurs s’épanouir. Notamment en Sibérie, grâce à des ressources hydrauliques sous-utilisées suite à la fermeture de vieilles industries. Les mineurs y jouissent de l’électricité la moins chère du monde.

Le mining est aussi utilisé comme technologie d’atténuation des émissions de méthane. BitRiver s’est déjà installé sur les champs pétrolifères du géant Gazpromneft. Le ministère de l’Énergie estime que l’industrie du mining de bitcoins consomme 2 % de l’électricité du pays, soit environ 1,7 GW. Soit 30 % de plus qu’en 2022.

Perspectives pour 2023 : Chine, Moyen-Orient, Afrique

Malgré l’interdiction de façade, la Chine accueille toujours la deuxième plus grande flotte de mineurs avec 20 % du hashrate. Les mineurs restants paient leur dime aux cadres du PCC… Luxor s’attend à ce que le hashrate chinois stagne avant de décroitre.

Le mining se développe aussi dans la péninsule arabique, notamment en Arabie saoudite, dans les Émirats arabes unis et dans le sultanat d’Oman. Là encore, BBGS est sur le coup.

Et n’oublions pas l’Iran qui contrôlait 5 % du hashrate avant que les blackouts ne forcent les autorités à saisir 150 000 machines. Ces dernières viennent tout juste d’être rendues.

En Afrique, les vaches sont maigres. La plus grande installation sur le continent est surement celle de BBGS. Ses 7 MégaWatts déployés au Congo proviennent de l’énergie hydraulique. L’argent payé par le mineur français a permis de sauver le parc national des Virunga d’après son directeur :

« Le plus ancien parc national d’Afrique accueille des mineurs de bitcoins pour survivre aux pertes de revenus dues aux épidémies et aux attaques de la guérilla.
Sans Bitcoin, « nous aurions fait faillite » – Directeur du parc national des Virunga »

Notons aussi que le mineur Gridless, basé au Kenya, vient de lever 2 millions de dollars auprès de Jack Dorsey. L’Afrique se lève.

Enfin, les choses devraient se tasser aux États-Unis où les bons coins sont déjà saturés et l’électricité de plus en plus chère. Rendez-vous ici pour notre résumé du rapport annuel d’Arcane Research plus axé sur le prix du bitcoin.

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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