Économie : Vers un dégel stratégique entre la Chine et les États-Unis ?
Alors que la guerre commerciale sino-américaine semblait figée dans un jeu de représailles sans fin, un geste inattendu vient raviver l’espoir : Pékin accepte des pourparlers officiels avec Washington. Une première depuis des mois. Cette rencontre, bien plus qu’un simple échange diplomatique, cristallise les tensions profondes qui secouent le commerce mondial et l’économie des deux géants.
En bref
- La Chine accepte des pourparlers avec les États-Unis à Genève.
- Les tensions tarifaires pèsent toujours sur l’économie mondiale.
- Un signal d’ouverture, sans renoncer aux principes nationaux.
Genève, théâtre d’un bras de fer économique camouflé en négociation
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, et le représentant au Commerce, Jamieson Greer, rencontreront ce week-end une délégation chinoise de haut niveau à Genève.
Ce rendez-vous marque un tournant. Il s’agit de la première table ronde officielle depuis l’instauration des droits de douane imposés par Donald Trump. Ces sanctions, allant jusqu’à 145 % sur certains produits chinois, avaient déclenché une riposte immédiate de Pékin.
L’escalade a plombé les relations économiques entre les deux pays. Les entreprises américaines annulent leurs commandes, gèlent les investissements et modifient leurs chaînes d’approvisionnement. En Chine, le ralentissement des exportations commence à se faire sentir, accentuant la pression intérieure sur le gouvernement.
Pour Scott Bessent, ces droits de douane représentent un quasi-embargo. Il affirme vouloir « un commerce équitable, pas un découplage ». Pourtant, les intentions américaines restent floues : veulent-ils vraiment un compromis ou imposer un nouveau rapport de force ?
Pékin avance ses pions
Le ministère chinois du Commerce a confirmé cette semaine que son vice-Premier ministre rencontrera les émissaires américains en Suisse. Selon Pékin, cette décision a été prise après une évaluation « minutieuse » des enjeux mondiaux et des intérêts nationaux. Autrement dit : la Chine montre sa volonté d’éviter l’isolement, tout en ne cédant rien sur ses principes.
Le discours reste ferme. Un porte-parole du ministère a déclaré que Pékin ne sacrifiera ni ses principes, ni la justice mondiale pour un simple accord de façade. Ce positionnement vise à rassurer l’opinion publique chinoise tout en envoyant un message aux autres puissances économiques : la Chine reste ouverte, mais elle n’est pas à vendre.
Pour les économistes, ces négociations arrivent à point nommé. Les hausses de prix liées aux droits de douane frappent déjà les consommateurs américains. L’immobilier, l’automobile, l’alimentation : tous les secteurs sont touchés. Et avec une économie post-COVID encore fragile, le spectre d’une récession rôde.
Derrière ces négociations en apparence techniques se joue une partie d’échecs géopolitique. Les tarifs douaniers sont devenus les nouveaux pions de l’influence économique. Reste à voir si Genève sera le début d’un apaisement… ou d’un simple sursis dans une guerre froide commerciale qui n’ose pas dire son nom.
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Fasciné par le bitcoin depuis 2017, Evariste n'a cessé de se documenter sur le sujet. Si son premier intérêt s'est porté sur le trading, il essaie désormais activement d’appréhender toutes les avancées centrées sur les cryptomonnaies. En tant que rédacteur, il aspire à fournir en permanence un travail de haute qualité qui reflète l'état du secteur dans son ensemble.
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