GENIUS Act : La SEC applaudit un tournant clé pour la crypto

Après des années de flou et de tiraillements entre innovation et régulation crypto, les États-Unis semblent enfin prêts à définir leur cap sur la question brûlante de la crypto. Le 17 juillet, la Securities and Exchange Commission (SEC) a salué un tournant législatif historique : le passage du GENIUS Act à la Chambre des représentants. Ce texte ambitieux, désormais en route vers le bureau de Donald Trump pour promulgation, entend poser les bases d’une régulation claire, proactive et résolument tournée vers l’avenir. Derrière les acronymes et les discours bien rodés, un message se dessine : la crypto n’est plus une anomalie réglementaire, mais un levier stratégique pour l’économie américaine.

La régulation prend un tournant historique

Alors que l’été s’installe à Washington, c’est une véritable tempête réglementaire qui agite le Capitole : la SEC vient d’approuver le GENIUS Act, un texte de loi percutant qui pourrait redessiner l’avenir de la crypto sur le territoire américain. 

Après son adoption à la Chambre des représentants, le projet attend désormais la signature finale de Donald Trump pour entrer en vigueur. C’est une avancée que peu attendaient aussi rapidement et pourtant, elle est là.

À travers ce texte, le législateur américain cherche à sortir la crypto de la brume juridique qui freine son adoption massive. En ligne de mire : les stablecoins, ces jetons numériques adossés à des monnaies fiduciaires, souvent mal compris mais au potentiel immense. 

La SEC, par la voix de son président Paul Atkins, ne cache pas son enthousiasme : 

Les technologies blockchain et les crypto-actifs ont le potentiel de révolutionner l’infrastructure financière américaine en apportant de nouvelles efficacités, des réductions de coûts, une plus grande transparence et une meilleure gestion des risques, au bénéfice de tous les Américains.

Mais ne nous y trompons pas : derrière les déclarations officielles se cache une bataille idéologique. Ce que certains perçoivent comme une avancée vers la clarté réglementaire, d’autres y voient une tentative de contrôle trop zélé sur un secteur historiquement rebelle.

Le GENIUS Act : entre clarté juridique et ambition géopolitique

Ce n’est pas un hasard si le mot « GENIUS » sonne comme une provocation. Derrière ce dernier se cache une stratégie de reconquête. L’objectif ? Faire des États-Unis non plus une terre de chasse aux sorcières crypto, mais un hub d’innovation régulé et crédible.

La première cible du texte : les stablecoins de paiement. Le GENIUS Act entend définir leur statut légal, encadrer leur émission, et surtout rassurer les acteurs financiers traditionnels. 

Un mouvement qui vise à attirer les capitaux institutionnels jusqu’ici frileux face à l’incertitude réglementaire. En offrant un cadre clair, Washington espère déverrouiller des milliards de dollars de potentiel économique, tout en gardant un œil vigilant sur les risques systémiques.

Ce texte marque aussi un repositionnement géopolitique. Alors que l’Europe impose le MiCA et que l’Asie multiplie les expérimentations souveraines, les États-Unis ne veulent plus rester en marge. 

L’adoption du GENIUS Act, si elle est finalisée, pourrait envoyer un message clair : la crypto ne sera pas seulement tolérée, elle sera encadrée, exploitée et pourquoi pas dominée à l’échelle mondiale.

Vers une ère de coopération entre la finance traditionnelle et la crypto ?

Ce qui rend le GENIUS Act aussi stratégique, c’est qu’il ne se contente pas de réglementer. Il cherche à bâtir des ponts. Atkins évoque une nouvelle ère de transparence, de réduction des coûts, et d’efficacité pour tous les Américains. Traduction : la blockchain ne sera plus cantonnée aux start-ups crypto, elle est appelée à devenir une brique technologique de la finance traditionnelle.

Les implications sont profondes. Les banques pourraient bientôt émettre leurs propres stablecoins régulés. Les entreprises technologiques auront un cadre clair pour proposer des services de paiement crypto. Et surtout, les développeurs américains ne seront plus contraints d’exiler leur talent à l’étranger pour échapper à l’incertitude.

Bien sûr, le texte ne fait pas l’unanimité. Certains dénoncent un encadrement qui pourrait tuer l’innovation dans l’œuf, en privilégiant les géants au détriment des pionniers. D’autres alertent sur le risque de fragiliser le système financier en intégrant des actifs encore jeunes et parfois instables.

Mais une chose est sûre : le vent tourne. Washington ne regarde plus la crypto comme un ennemi, mais comme une opportunité stratégique. Et avec le GENIUS Act, la SEC envoie un signal fort : l’Amérique est prête à réguler, mais aussi à embrasser, cette révolution numérique. Pendant ce temps en Europe, les entreprises crypto sont sous une surveillance renforcée.