La deuxième néobanque européenne rend les cryptomonnaies accessibles à tous

Lundi 29 avril, certains ont dû recracher leur espresso. La néobanque Bunq, connue pour ses coloris flashy et ses expats nomades, vient d’annoncer une entrée fracassante dans le monde des cryptos. Il faut dire que le timing est parfait : selon une étude maison, 65 % des Européens veulent une appli unique pour gérer banque, épargne et cryptos. Avec l’option Kraken dans le moteur, Bunq pourrait bien devenir cette super app attendue.

Bunq Crypto, l’outil qui manquait à l’arsenal

Un compte en cinq minutes, 300 cryptos dispo, sécurité bancaire et interface soignée : Bunq a frappé fort. À l’heure où les utilisateurs n’en peuvent plus de jongler entre applis, portefeuilles et exchanges de bitcoin plus ou moins douteux, Bunq propose un guichet unique pour tout faire. 

Nos utilisateurs attendaient depuis longtemps une solution simple, sécurisée et transparente pour investir dans les actifs numériques.

Ali Niknam, CEO de Bunq

Dès le 29 avril, les clients de six pays européens (France, Belgique, Espagne, Irlande, Italie, Pays-Bas) ont pu accéder à cette nouveauté, avec des projets d’expansion vers tout l’Espace Économique Européen, les États-Unis et le Royaume-Uni.

Là où certains concurrents bricolent encore, Bunq s’appuie sur Kraken, l’un des poids lourds du secteur crypto, pour garantir la fiabilité des transactions. Une alliance qui sécurise autant qu’elle rassure, à un moment où la régulation crypto devient plus lisible. 

« On se sent désormais suffisamment confiants pour proposer ça au public », souffle Niknam. C’est donc la fin des excuses pour ne pas se mettre au Bitcoin ou à l’Ether.

Une offensive bien rodée sur fond de succès économique

Bunq ne sort pas cette carte crypto sur un coup de tête. La néobanque surfe sur deux années de profits consécutifs, avec un bénéfice net de 85,3 millions d’euros en 2024 (+65 %). Mieux, elle revendique désormais 17 millions d’utilisateurs en Europe, un chiffre boosté par une stratégie clairement pensée pour les digital nomads et autres globe-trotters bancaires.

Son partenariat avec Kraken n’est qu’un début. En parallèle, Bunq a demandé une licence de courtier-négociant aux États-Unis, premier pas d’une stratégie en deux phases. L’idée ? Commencer par offrir des placements financiers en actions et ETF Bitcoin aux Américains, avant de décrocher une licence bancaire complète d’ici fin 2025.

Et ça ne s’arrête pas là. L’application mobile Bunq intègre aussi désormais bunq Deals, Pocket Money, eSIM, cashback sur dépenses pro et perso… La panoplie devient redoutable. En bon chef d’orchestre, Ali Niknam résume : 

Nos utilisateurs vivent une vie internationale, ils ont besoin d’une banque mondiale. 

La crypto, dans tout ça ? Une pièce centrale dans une stratégie où l’expérience utilisateur prime.

Le pari du « tout-en-un » séduit déjà la concurrence

Si Bunq avance à visage découvert, c’est aussi parce que le terrain est fertile. L’intégration des cryptos dans l’offre bancaire n’est plus un fantasme. Revolut avait déjà dégainé fin 2024. Mais Bunq pousse le concept plus loin : tout est pensé pour simplifier au maximum l’accès à cet univers encore perçu comme obscur. Un chiffre parle de lui-même : plus de 50 % des Européens intéressés par les cryptos trouvent les plateformes existantes trop compliquées.

En permettant d’acheter du BTC ou du SOL sans sortir de son app bancaire, Bunq mise sur l’effet de confiance. La régulation devient une alliée, et non un frein. Surtout, l’offre arrive à un moment où Kraken, son partenaire, prépare lui aussi son entrée en Bourse prévue pour 2026. Une double stratégie gagnante ?

Du côté des utilisateurs, l’idée d’une plateforme unique séduit. L’unification des services – banque, épargne, placement, crypto – rentre dans une logique d’optimisation du temps, de l’énergie… et de la rentabilité. Bunq veut capitaliser sur cette aspiration. Le tout dans une interface colorée, fluide, intuitive. Une banque sans guichet, mais pas sans vision.

Avec sa solution « crypto à portée de swipe », Bunq ne se contente pas de suivre la tendance : elle l’intègre à son ADN. Mais pour imposer ce nouveau standard, elle devra franchir un mur symbolique : celui de la confiance durable, comme certains font avec le bitcoin. Le prochain test ? La résistance naturelle du public aux innovations bancaires, et celle à 65 % évoquée ce week-end, qui reste à transformer en adoption réelle.