Le Kirghizistan lance le stablecoin KGST sur BNB Chain et prévoit une CBDC

L’Asie semble avoir définitivement enclenché la seconde en matière d’adoption des cryptos. Un à un, les États se lèvent, balayant d’un revers les clichés sur leur prétendu retard technologique. Aujourd’hui, c’est un petit pays d’Asie centrale, souvent discret mais stratégiquement positionné, qui marque sa présence sur la carte mondiale du numérique. Le Kirghizistan, avec ses montagnes majestueuses et ses ambitions numériques, vient de faire un pas de géant dans l’univers des crypto-actifs. Et ce n’est pas un simple effet d’annonce.

Un stablecoin local sur BNB Chain, une CBDC en route

En 2023, le Kirghizistan avait déjà surpris en soutenant le mining crypto malgré une crise énergétique persistante. Le KGST, stablecoin adossé au som kirghize, a officiellement été lancé sur la BNB Chain, avec comme objectif de dynamiser l’économie locale et poser les bases d’un écosystème numérique souverain. Cette initiative fait partie d’une stratégie plus large intégrant une CBDC – le « digital som » – qui sera testé en trois phases, notamment pour les paiements sociaux, étatiques, puis en mode hors ligne.

Dans la foulée, Changpeng Zhao (CZ), fondateur de Binance, a confirmé sur X : « Le stablecoin national a été lancé sur @BNBChain. La CBDC est prêt pour son déploiement. Oui, les deux. La CBDC sera utilisée pour les paiements liés au gouvernement, etc. »

Ce projet est accompagné d’une volonté politique claire. Le président Sadyr Japarov, lors du second Conseil national sur les actifs numériques, a fixé une feuille de route ambitieuse, allant de l’infrastructure blockchain à la législation. Le digital som, déjà inscrit dans le registre des actifs numériques du pays, pourrait bénéficier d’un statut légal complet d’ici à 2026. Le virage crypto est enclenché.

Crypto-réserve, universités et ambitions régionales

L’autre grande innovation kirghize repose sur la création d’une réserve crypto nationale, incluant le BNB, mais aussi d’éventuels autres tokens à l’avenir. Objectif : diversifier les ressources financières du pays, tout en participant à l’économie numérique mondiale. Cette réserve pourrait bien devenir un pilier stratégique, en complément des politiques monétaires classiques.

Mais ce n’est pas tout. Le gouvernement a signé un partenariat avec Binance Academy pour intégrer la blockchain dans 10 universités locales. Le président a également ordonné au ministère de l’Éducation de préparer un plan national d’alphabétisation numérique. L’application Binance est désormais traduite en kirghize, et un meetup de 1 000 personnes a eu lieu à Bichkek, preuve de l’engouement local.

Sur X, le président a exprimé son engagement :

Nous avons tenu avec succès la deuxième réunion du Conseil national pour le développement des actifs virtuels et des technologies blockchain. À l’issue de cette rencontre, des tâches clés ont été définies pour un avenir proche. 

5 chiffres clés à retenir

• Le KGST est indexé au taux de 1:1 sur le som kirghize et enregistré dans le registre numérique national ;
• La CBDC du pays est en phase pilote, avec trois étapes prévues avant un déploiement national ;
• Le BNB fait officiellement partie de la réserve nationale de crypto-actifs du Kirghizistan ;
• 10 universités du pays intégreront les cours de Binance Academy d’ici 2025 ;
• 1 000 participants ont assisté au premier meetup Binance organisé à Bichkek en octobre.

L’Asie ne rate décidément aucun train numérique. Tandis que l’Occident tergiverse, le Kirghizistan confirme que les nations d’Asie centrale ont commencé à embrasser le bitcoin et bâtir des systèmes monétaires alternatifs. Un virage assumé, dans lequel chaque stablecoin devient un pavé dans la mare du dollar roi.