Debunkage du FUD coordonné contre le mining de bitcoins (BTC)
La presse fait ses choux gras de la dernière étude frelatée dépeignant le bitcoin comme une gabegie énergétique. Debunkage.
« Le coût social et environnemental du bitcoin comparable à la viande de bœuf »
C’est ce qu’ont titré le Figaro et l’ensemble de la grande presse. Tous ont repris en chœur une dépêche de l’Afp faisant écho à une étude aux chiffres douteux.
Soit dit en passant, les journaux vendent-ils si peu de papier qu’il n’y a plus personne pour faire un vrai travail d’investigation ?
Sont-ils condamnés à se faire servir la soupe par trois agences de presse garantes de la propagande mondialisée (Associated Press, agence France-Presse et Reuters) ?
Bref, qu’en est-il de ce papier qui s’intitule : « Le Bitcoin ressemble davantage à du brut (pétrole) numérique qu’à de l’or numérique ».
Le cœur de l’étude se base sur la métrique SCC (Social Cost of Carbon). Le coût social du carbone est défini comme les dommages pécuniaires futurs liés à l’impact du réchauffement climatique sur la santé des humains et l’environnement.
Dit autrement, le calcul du SCC dérive d’une estimation des impacts négatifs qu’auront nos émissions de CO2. Par exemple, le coût des sécheresses de plus en plus nombreuses. Ou encore le coût de la prise en charge des cancers déclenchés par la trop haute concentration de CO2 dans les villes.
Le papier se base sur un coût variant entre 50 et 150 dollars par tonne de dioxyde de carbone émise. Un chiffre sur lequel il n’y a « pas de consensus », peut-on lire.
Les auteurs ont comparé le coût des émissions de carbone du réseau Bitcoin avec sa capitalisation de marché. L’objectif du SCC étant de savoir si la chose étudiée coûte davantage que ce qu’elle rapporte. Il ressort que le Bitcoin n’a jamais coûté plus qu’il ne rapporte. Ouf…
Mais qu’importe puisque c’est surtout la comparaison avec d’autres matières premières comme la viande qui interpelle. Nous sommes donc allés vérifier si les chiffres utilisés dans les calculs sont fidèles à la réalité. Les auteurs sont loin du compte…
Voici le graphique à l’origine du FUD :
Pour un coût moyen de 100 dollars par tonne de CO2, le coût climatique du bitcoin a représenté 35 % de sa capitalisation de marché entre 2016 et 2020. Et 25 % pour la seule année 2020. Soit disant…
Chiffres maquillés…
Une première approximation saute aux yeux : le calcul de la consommation d’électricité à partir du hashrate du réseau bitcoin.
L’étude part du principe que les mineurs n’utilisent que des machines de mining de type S15.
Problème, ces machines ne représentent aujourd’hui que 10 % du hashrate. Et c’était déjà le cas en 2021, dernière année prise en compte dans le papier.
La grande majorité des machines sont désormais de type S19, deux fois plus efficientes que le modèle S15. Dit autrement, les chiffres avancés par les auteurs peuvent déjà être divisés par deux. Ça commence bien.
Par ailleurs, si les auteurs vont jusqu’à bien préciser qu’ils ne comptabilisent pas les émissions de CO2 liées à la construction des machines de mining, ils ne précisent pas quel est le SCC (dommages climatiques) utilisé pour les autres matières premières.
Tout ce que nous avons est : « Les dommages climatiques pour les autres matières premières présentés sont calculés à l’aide d’estimations du cycle de vie provenant de la littérature spécialisée et d’agences gouvernementales américaines »...
Dit autrement, si le SCC utilisé n’est pas de 100 dollars par tonne, nous comparons des oranges avec des bananes. Mais admettons qu’il n’y ait pas anguille sous roche de côté-là (Hum..).
Une autre approximation de taille concerne le mix énergétique du réseau bitcoin qui serait à 61.5 % carboné !
C’est en réalité l’inverse. D’après l’étude de référence sur le sujet (Bitcoin Mining Council), le réseau Bitcoin consomme plutôt 59.5 % d’énergie renouvelable. Et c’était quasiment déjà le cas en 2021.
Charitables, les auteurs ont fait le calcul avec une part de 63 % d’énergie renouvelable. Le coût climatique pour la période 2016-2020 tombe alors à 23 %.
Si bien qu’en mettant tout bout à bout, nous obtenons un coût climatique du bitcoin représentant grosso modo 8 % pour 2021. Contre 33 % pour la viande de bœuf. CQFD.
Et encore, tout cela ignore le fait que le Bitcoin est en route pour devenir « carbone négatif » en éteignant les torchères de méthane. Sans parler du fait qu’il offre un prix plancher aux producteurs d’électricité renouvelable.
Ne manquez pas nos deux récents articles sur le sujet :
- Arcane balaye les attaques sur la consommation d’énergie du bitcoin
- La rhétorique climatique anti-Mining s’écroule
Quiconque ayant un tant soit peu d’honnêteté intellectuelle ne peut pas prendre les dires de la grande presse pour argent comptant. Le bitcoin est un atout pour les énergéticiens qui mettent en œuvre une coûteuse transition énergétique.
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