Crypto : L’euro numérique franchit un nouveau cap !

L’e-euro, la monnaie numérique de la BCE censée concurrencer les cryptomonnaies, sortira d’ici fin 2025, avait soutenu Christine Lagarde lors d’un passage devant le Parlement en septembre dernier. Apparemment, son équipe va accélérer l’avènement de cet actif tant attendu par certains banquiers européens. Les dernières nouvelles confirment que la Banque Centrale Européenne ne lâchera pas cette affaire tant que l’euro numérique ne voit pas le jour.

La CBDC de l’Europe en phase de préparation

Contrairement à la Russie, avec le rouble numérique, et la Chine, émetteur de l’e-CNY, tous deux se trouvant à un stade très avancé avec leurs CBDC respectifs, l’Europe a choisi de ne pas se presser. D’après la présidente de la BCE, Christine Lagarde, il faudra attendre 2 ans au minimum pour voir l’e-euro débarquer.

Dans un communiqué publié hier sur le site officiel de l’European Central Bank, nous avons prélevé ces quelques phrases d’introduction.

« Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé aujourd’hui de passer à la phase suivante du projet d’euro numérique : la phase de préparation. Cette décision fait suite à l’achèvement de la phase d’enquête lancée par l’Eurosystème en octobre 2021 pour explorer les modèles possibles de conception et de distribution d’un euro numérique. »

CryptoGlobe, qui a fait une synthèse de cette nouvelle, a précisé que l’e-euro sera mis à la disposition des Européens, citoyens et entreprises inclus, via les institutions financières réglementées comme les banques. Le média crypto a également fait mention de son attention de se débarrasser du fiat, comme l’Australie a fait, en se basant sur cet argent numérique.

Notons que la MNBC de la BCE sera bonne pour les transactions en ligne et hors ligne dans la zone euro. Or, pour le moment, les infrastructures adaptées à cette initiative font défaut à cette institution financière.

« La prochaine phase du projet d’euro numérique – la phase de préparation – débutera le 1^er novembre 2023 et durera initialement deux ans. Il s’agira de finaliser le règlement de l’euro numérique et de sélectionner les fournisseurs susceptibles de développer une plateforme et une infrastructure pour l’euro numérique. Il comprendra également des tests et des expérimentations pour développer un euro numérique qui réponde à la fois aux exigences de l’Eurosystème et aux besoins des utilisateurs, par exemple en termes d’expérience utilisateur, de confidentialité, d’inclusion financière et d’empreinte environnementale », a poursuivi le porte-parole de la BCE.

Une CBDC après une réglementation des cryptos ?

Si la Chine et les États-Unis peinent à assoir une réglementation idoine pour la crypto, l’Europe a mis au point un cadre légal clair connu sous le nom de « normes MiCa » en juin dernier. En franchissant ce cap, l’UE lance un message très fort à l’endroit des autres gouvernements et les amateurs de cryptomonnaies : créer un environnement propice à l’épanouissement des acteurs issus de ce secteur et ne pas sacrifier les innovations technologiques connexes. Les amateurs de crypto comme le bitcoin et l’ether ont émis un ouf de soulagement.

Pour ce qui est de la CBDC européenne, la BCE ne garantit pas à 100 % que cette phase de préparation se soldera par son émission. Le Parlement européen et le Conseil des gouverneurs ont leur dernier mot quant à son déploiement (ou pas) au niveau des 27.

Également, il faudra s’attendre à ce que l’euro numérique puisse faire l’objet de révision (partielle ou complète) après évaluation.

« Nous devons préparer notre monnaie pour l’avenir. Nous envisageons un euro numérique comme forme numérique de l’argent liquide qui peut être utilisée gratuitement pour tous les paiements numériques et qui répond aux normes de confidentialité les plus élevées. Il coexisterait avec l’argent liquide, qui serait toujours disponible et ne laisserait personne de côté », avait argué Christine Lagarde, la numéro 1 de la BCE.

Un avis partagé par Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, qui avait affirmé que :

« Alors que les gens choisissent de plus en plus de payer par voie numérique, nous devrions être prêts à émettre un euro numérique parallèlement aux espèces. Un euro numérique augmenterait l’efficacité des paiements européens et contribuerait à l’autonomie stratégie de l’Europe ».

Mais une question se pose : est-ce que les Européens sont prêts à adopter l’euro numérique ? Les Nigérians par exemple n’approuvaient pas la CBDC de leur banque centrale baptisé e-Naira.